La justice des réseaux sociaux

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Date: 5 décembre 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Faut-il en rire ou en pleurer? La décision du directeur des poursuites criminelles et pénales (le DPCP) concernant l’ex-maire déchu de Laval, Gilles Vaillancourt, a fait beaucoup jaser dans les chaumières et sur les réseaux sociaux. Je peux comprendre que les citoyennes et les citoyens que nous sommes exigent justice et veulent que les coupables de crimes contre nous soient sévèrement punis. J’en suis. Néanmoins, moi j’ai confiance au jugement de la Couronne et à notre système de justice.gilles-vaillancourt Ce n’est pas vrai que l’ex-maire fraudeur et tête du réseau d’une vaste arnaque aux dépens des contribuables de Laval, Gilles Vaillancourt, a profité de privilèges parce qu’il est ce qu’il est. La Couronne a sûrement pris la meilleure décision dans les circonstances étant donné les preuves qu’elle avait en main et les moyens dont elle disposait pour obtenir une condamnation de Gilles Vaillancourt.

On fait grand état des accusations de gangstérisme qui ont été retirées. Ces accusations auraient valu à Gilles Vaillancourt une peine beaucoup plus sévère. D’ailleurs, il est faux que ces accusations ont été retirées, elles ont été suspendues. Si le criminel Gilles Vaillancourt a menti sur les faits qui ont conduit à cette entente, si des faits probants amènent la Couronne à croire que c’est du gangstérisme, les accusations seront portées à nouveau. C’est dire que la justice sur les réseaux sociaux prend de nombreux raccourcis avec la réalité et la vérité.

Ce qui m’amène à vous faire remarquer que l’opinion publique si prompte à porter un jugement sans appel est rarement avisée dans ses opinions ou à tout le moins plus approximative que les experts en droit qui défendent nos droits et voient à nos intérêts. On peut bien croire à toutes les théories du complot possibles, mais il faudra bien un jour se dire que toutes les connaissances de tous ne se valent pas, qu’un juriste connait mieux le droit qu’un citoyen. Bref, nous devons faire confiance à la science, aux données réelles et aux experts pour vivre une démocratie de qualité et dans une société où la vie est bonne pour tous.

La justice lapidaire des réseaux sociaux sur le cas Gilles Vaillancourt ou sur tout autre est néfaste pour notre équilibre démocratique. Nous devons en prendre conscience et nous gouverner en conséquence. L’opinion publique est importante, mais elle n’est pas la science infuse. Que l’on se le tienne pour le dit!

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