Dégage, vieux partis!

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Date: 19 juin 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Bon! Le travail a été fait. Emmanuel Macron a vaincu. Au grand dam de ses détracteurs, il a remporté son pari de gagner la présidence de la France et de se donner une forte majorité à l’Assemblée nationale pour faire une nouvelle politique et pour refonder la France sur de nouvelles bases. La France de Macron sera l’un des plus intéressants laboratoires politiques à étudier au cours des prochains mois et des prochaines années.

Il est vrai que le taux d’abstention est élevé et ses principaux adversaires politiques qui souhaitent le statu quo ou la rupture radicale avec l’Europe s’empressent de lui rappeler qu’il n’a pas la légitimité pour être à l’origine de grandes transformations notamment en matière d’une réforme en profondeur des Lois du travail. Le gauchiste activiste Jean-Luc Mélechon réclame un référendum sur cette question. Pour sa part, Marine Le Pen a vu son projet de faire reculer la France dans le repli identitaire et de rompre avec l’Europe s’effondrer. Même si elle a été elle-même élue comme député, le Front national ne comptera que huit députés à l’Assemblée nationale.

Emmanuel Macron sera parvenu à recomposer le visage politique de la France en favorisant le dégagisme envers les vieux partis traditionnels de droite et de gauche. Il a proposé une nouvelle voie : « ni droite, ni gauche, mais en avant ». Emmanuel Macron a maintenant le lourd défi de réussir là où tous ont échoué depuis les vingt dernières années. Macron et son gouvernement n’auront aucune excuse. Ils détiennent tous les leviers nécessaires pour proposer et réaliser les changements promis. Ils se doivent de réussir afin de garder vivant l’espoir qu’ils ont suscité auprès de la population.

Un espoir qui n’est pas partagé par un grand nombre de Français qui ne croient plus malheureusement que la politique est un outil crédible de changement économique et social. Devant la crise de légitimité du politique, la responsabilité d’Emmanuel Macron est énorme non seulement envers son pays, ce qui tombe sous le sens, mais envers toutes les démocraties. S’il réussit à faire la preuve que le politique demeure un véhicule pour améliorer et changer les choses, cela redonnera espoir à de nombreuses autres populations, ailleurs dans le monde, dans des démocraties occidentales. Il est trop tôt encore pour déterminer si Emmanuel Macron et son gouvernement réussiront ou échoueront. Réjouissons-nous au moins que l’action politique de Macron et de son mouvement ait fait reculer pour un temps les hydres du mépris, du repli sur soi et du racisme. Nous devons tous souhaiter à Emmanuel Macron la meilleure des chances. Son combat, celui de la France, c’est un peu celui de toutes les démocraties. Nous devons tous redonner à la politique ses lettres de noblesse et venir civiliser ce néolibéralisme qui nous tue tous à petit feu.

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