Le pays qui n’advient pas

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Date: 20 mars 2019
Auteur: Daniel Nadeau

La dernière édition de Tout le monde en parle nous a permis de nous rappeler tout le bien que beaucoup de gens pensent de notre ancien premier ministre du Canada, Brian Mulroney. Il nous a offert, petite fille en moins, une performance solide et à bien des égards son personnage était éminemment sympathique. C’était de la bonne télévision.

Ce qui n’empêche pas que lors de cette émission nous en soyons revenus aux bases de la politique canadienne. D’un côté, le rappel douloureux du sort réservé aux francophones ailleurs au Canada. Ici, c’est l’action du gouvernement ontarien conservateur de Doug Ford dont il fut question. L’ancien premier ministre du Canada, Brian Mulroney, a eu fort à faire pour défendre le bilan de sa fille Caroline en matière de défense des droits des francophones ontariens. C’est dans ce segment de l’émission qu’il a eu des paroles malheureuses à l’endroit de la députée conservatrice démissionnaire, Amanda Simard, la qualifiant de petite fille. Propos qu’il s’est empressé d’atténuer le lendemain en s’excusant.

Durant cette même émission, la députée nouvellement indépendante de Marie-Victorin à l’Assemblée nationale du Québec, Catherine Fournier a fait le point sur les motifs de son départ du Parti québécois tout en répétant que le véhicule politique qu’il représentait était bel et bien mort. À entendre cette jeune députée, autrefois présentée comme l’égérie de la jeunesse souverainiste, l’option souverainiste est très vivante mais c’est le PQ qui la tue à cause de son passé.

Opinions nettement pas partagées par Jean-François Lisée dans son livre tout récemment publié sur la dernière campagne électorale et surtout dans la correspondance entretenue par Hélène Pelletier-Baillargeon et Pierre Vadeboncœur qu’a publiée les éditions du Boréal l’an dernier sous le titre Le pays qui ne se fait pas. Correspondance 1983-2006.

Madame Fournier aurait avantage à lire cette riche correspondance entre deux farouches partisans de la souveraineté et de l’indépendance du Québec. Le 24 mars 2001, Pierre Vadeboncœur écrit ceci à Hélène Pelletier Baillargeon : « Les indépendantistes de la première heure meurent les uns après les autres. Mais les survivants imbus d’un même esprit de première heure continueront de suivre une ligne qui soit dans la logique inchangée de ces prédécesseurs, comme on suit, de cérémonie en cérémonie, une succession de funérailles. Le Québec mourra peut-être de ses rigidités, l’œil fixé sur l’impossible, comme dans la catalepsie. » (Hélène Pelletier-Baillargeon et Pierre Vadeboncœur, Le Pays qui ne se fait pas. Correspondance 1983-2006, Montréal, Éditions du Boréal, 2018, p. 272)

Dans une autre lettre, en janvier 2006, Vadeboncœur y va d’un aveu lourd de sens pour celles et ceux qui croient à l’indépendance du Québec, « Nous sommes coincés entre deux impossibilités : le souverainisme et d’autre part un nationalisme plus variable, voire un indépendantisme tenant le moindrement compte des contingences, comme la nécessité d’aller devant l’électorat justement avec un programme de gouvernement. Notre seule échappée possible est-elle donc le rêve, c’est-à-dire l’illusion ? Nous ne nous en privons pas : le discours indépendantiste finit par ressembler à de l’incantation, ou encore à un moyen pour les leaders à la tête du parti de s’y maintenir… Il faudrait que le peuple québécois, aujourd’hui, se sente acculé, ce qu’il est objectivement. Mais, au fait, est-ce que ce peuple, cosmopolite comme il est devenu et corrompu par la postmodernité, répond encore à l’image que nous en avions jusqu’en 1960 ? Si on laisse de côté, cependant, les lieux communs des partis souverainistes, lieux communs qui sont leur discours même, tout ne s’effondrera-t-il pas ?… Voilà où j’en suis, moi souverainiste. Face comme jamais à notre antique impuissance historique, dont la conjoncture actuelle ne représente que la version la plus récente. Et la plus définitive ? » (ibid. p. 297-298.)

Madame Fournier devrait méditer sur ces propos. Elle comprendrait alors l’immense route qu’elle doit parcourir pour tenter de ressusciter une idée beaucoup moins vivace qu’elle le pense, celle de la souveraineté du Québec.

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La parfaite maîtrise d’une crise non annoncée : ALÉNA

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Date: 4 septembre 2018
Auteur: Daniel Nadeau

La semaine dernière, rien n’a été laissé au hasard par le gouvernement libéral de Justin Trudeau dans sa gestion de crise de la renégociation du traité de l’ALÉNA. Pris par surprise avec la signature d’une entente plus globale qu’anticipée entre les États-Unis et le Mexique, le gouvernement Trudeau et sa ministre Chrystia Freeland ont agi avec doigté et efficacité pour maintenir leurs positions.

Il faut comprendre que sur la ligne de départ, cela n’était pas facile. Le gouvernement canadien a été pris par surprise non pas par l’existence de négociations entre ses partenaires, les États-Unis et le Mexique, mais plutôt par le fait que leurs négociations ont débordé le simple secteur de leurs différends en matière d’industrie automobile pour englober toutes les autres questions. Seule l’histoire nous dira un jour si cela est le résultat de la négligence de la ministre Freeland et de son gouvernement ou tout simplement un coup fourré de l’administration américaine. Sans avoir aucune idée des faits, j’opterai pour le coup fourré.

Mis devant ce fait accompli, la ministre Freeland est revenue en catastrophe de son voyage en Europe et s’est dirigée directement à Washington sans poser pied-à-terre au Canada. En position de faiblesse dans la négociation, le Canada devait aussi faire face à un ultimatum artificiel posé par le président américain Donald Trump. Situation délicate. Pire encore, le Canada a eu droit à l’attention du président hyperactif sur les réseaux sociaux qui n’a eu de cesse de tenir des propos incendiaires pour faire dérailler le processus. Il faut comprendre que pour le président Donald Trump, la cause canadienne est déjà entendue. Il ne veut pas d’entente à moins que ce soit à ses conditions et ce qui est en jeu c’est l’appui du Congrès et du Sénat à la cause canadienne. On voit toute l’efficacité de la politique terrain mise en œuvre au cours de la dernière année par le Canada et les provinces, notamment par le Québec.

Devant cette situation impossible, la ministre Freeland a eu un parcours sans faute en matière de communication. Elle s’est adressée régulièrement aux journalistes. Elle a donné des réponses sans dévoiler le contenu des négociations. Elle a proposé un récit où, ce qui était décrit c’est une équipe de négociations en mouvement qui travaillait d’arrache-pied à défendre les intérêts du Canada et des Canadiens sans jamais insulter ses partenaires dans la négociation. Elle a fait preuve d’une grande diplomatie en ne réagissant pas aux propos incendiaires de Donald Trump. Elle a constamment rappelé l’importance d’en arriver à une entente gagnante-gagnante-gagnante. Jamais elle n’a dit un mot contre le Mexique qui nous a, en quelque sorte, abandonnés à la vindicte trumpienne. Elle a toujours rappelé la bonne foi de son vis-à-vis américain. Les gestes et les paroles de madame Freeland étaient bien coordonnés avec le premier ministre Trudeau. Aucun faux pas de ce côté. En prime, madame Freeland et le gouvernement Trudeau ont tenu informées les provinces tout en présentant un dos de canard aux invectives et procès d’intention provenant du Québec en plein combat électoral.

Bref, une parfaite maîtrise d’une crise majeure entre le Canada et les États-Unis pour la ministre Freeland et le gouvernement Trudeau. Un parcours sans faute qui mérite une note parfaite.

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Trucs sur la rédaction de type Web

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Date: 25 juin 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Durant cette pause estivale, nous republierons les textes de ce blogue les plus populaires qui touchent directement le métier et les enjeux des relations publiques. De retour avec nos commentaires sur l’actualité le 6 août prochain.

De plus en plus, les rédacteurs doivent composer avec différents types de plateformes. Or, chaque plateforme Web ou traditionnelle contient ses particularités en ce qui a trait à l’écriture. On n’écrit pas dans un texte suivi, comme on rédige une lettre et on ne rédige pas un PowerPoint comme on rédige un document de travail. C’est le même principe pour l’écriture Web, on ne rédige pas sur le Web, comme on rédige sur papier!

 

Les six principes essentiels de la rédactionWeb

1. Écrire avec concision

La concision, c’est obtenir le même résultat informatif en moins de mots et en moins de phrases, moyennant moins de « bruit » (au sens linguistique du terme). Ainsi, ce qui est un atout concernant l’écriture traditionnelle devient une véritable nécessité pour le Web.

De manière générale, vous devez privilégier :

  • Les titres courts;
  • Les phrases courtes;
  • Les paragraphes courts (limités à une seule idée);
  • Les tournures simples (par exemple, la voix active plutôt que la voix passive, les tournures positives plutôt que les doubles négations…);
  • Les pléonasmes sont à éviter (du genre « absolument essentiel » ou « bilan général »);
  • Entre deux mots, vous choisirez le moindre! Ainsi, vous préférerez « usage » à « utilisation », « trier » plutôt que « sélectionné », « avant » plutôt qu’« antérieurement »… pourvu que l’apport sémantique soit le même, évidemment!

2. Mettre le contenu en relief

La difficulté de la lecture à l’écran et le fait que les internautes lisent en diagonale font qu’il est très important, sur Internet, de donner du relief visuel à l’information.

Pour améliorer le relief d’une page Web, vous pouvez :utiliser des titres et les intertitres (en jouant sur la différence de taille et, éventuellement aussi, sur la différence de polices de caractère);

  • Utiliser les caractères gras;
  • Utiliser la couleur (en évitant d’interférer avec les codes couleur réservés aux hyperliens);
  • Utiliser les caractères italiques (plus subtils, mais difficiles à lire lorsque les caractères sont petits);
  • Utiliser des listes à puces ou des listes numérotées;
  • Découper votre information en plusieurs paragraphes ne contenant qu’une idée maîtresse;
  • Découper votre page en plusieurs espaces d’information (encarts en couleurs, « eyebites »…);
  • Intégrer les visuels au contenu (en y associant des légendes).

Les titres et les intertitres sont cinq fois plus lus que les textes! [Source : Netmarketeur.net]

3. Contextualiser

Il est essentiel de contextualiser sur le Web pour que l’internaute s’y retrouve, pour enrichir l’information et pour permettre à l’internaute de rapidement trouver ses repères, il convient de contextualiser les choses de plusieurs façons (géographique, temporel et éditorial).

Pour enrichir votre contenu grâce à la contextualisation, vous pouvez :

  • Mentionner vos sources;
  • Utiliser le langage « méta », les notes de rédaction;
  • Proposer des liens vers des articles complémentaires;
  • Proposer des liens vers des ressources complémentaires;
  • Proposer des liens vers des points de vue différents, éventuellement contradictoires;
  • Situer votre information dans le temps;
  • Situer votre information dans l’espace.

4. Utiliser l’hypertexte

Pour être efficaces, ces derniers doivent être longs, discriminants et explicites. Le lien doit non seulement vous indiquer clairement en quoi il est intéressant de l’emprunter, mais il doit aussi être rédigé de manière à ce que, une fois arrivé sur la nouvelle page, l’utilisateur ne soit pas dérouté. Il faut qu’il y ait un rapport évident entre ce qui a été annoncé et ce qui est effectivement proposé. Que ce soit de manière interne, pour naviguer dans les différentes franges de contenu d’un site, ou de manière externe, pour relier le contenu d’un site à son contexte intellectuel et social plus global.

Voici quelques ordres de grandeur largement partagés pour les hyperliens :

  • Ne pas dépasser sept hyperliens à un même niveau (plusieurs études neurophysiologiques indiquent que notre cerveau est capable de prendre en compte, d’un seul coup, sept « paquets » d’information. Au-delà de ce chiffre, nous passons en mode de lecture morcelé, nettement moins efficace. C’est tout à fait sérieux. Si vos hyperliens sont trop nombreux, découpez donc l’information en plusieurs sous-groupes!);
  • Maximum vingt hyperliens sur votre page d’accueil (à moins que vous ne vous présentiez comme un portail);
  • Maximum cinq hyperliens intégrés au contenu.

5. Animer son site

Un internaute fait très vite la différence entre un site qui vit et un autre qui croupit! Un site qui donne l’impression d’être abandonné, ou d’avoir été conçu de manière trop statique a peu de chances de générer de nombreuses visites!

Vous pouvez animer votre site de plusieurs manières :

  • Actualiser l’information;
  • Guider le visiteur;
  • Assurer l’interactivité;
  • Témoigner de l’interactivité;
  • Faire de la promotion continue.

6. Témoigner de l’interactivité

Pour inciter les gens à venir prendre régulièrement le pouls de votre site, pour qu’ils aient confiance dans la fraîcheur de l’information, pour qu’ils se sentent accueillis, il faut que votre site ait l’aire de vivre en temps réel! Comment? En communiquant au maximum les expériences clients :

  • Commentaires élogieux;
  • Critiques positives;
  • Fréquence des visites;
  • Compte-rendu de certaines interactions;
  • Promotion continue;
  • Envoi régulier d’une lettre d’information, etc.

Source de l’image: Google Image

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Léo-Rhéal Bertrand ou Tuxedo Kid

Dans l’histoire du Québec, on croise toute sorte de personnages. Dans ces billets consacrés aux oubliés de notre espace public et de nos mémoires, j’ai relaté le destin de pirates, d’intellectuels, d’hommes politiques, de révolutionnaires, d’artistes. C’est la première fois que j’évoque un criminel qui ne figure dans nos mémoires que parce que c’est un criminel notoire. On doit à Raymond Ouimet un récit sur la vie de cet homme, Léo-Rhéal Bertrand : « Voleur de moutons, coureur de jupons, avorteur amateur, voleur de banque, Léo-Rhéal Bertrand est un homme peu fréquentable. »

Léo-Rhéal Bertand a marqué l’imaginaire du public de son époque. Originaire de Saint-Polycarpe, il est soupçonné du meurtre de sa première femme, il évite finalement l’échafaud, mais lorsque sa deuxième conjointe passe de vie à trépas, là, il ne peut esquiver son rendez-vous ultime avec le bourreau et il est pendu.

Homme à femmes, beau bonhomme, reconnu pour son smoking noir, sa chemise blanche et son nœud papillon, ce sont les journalistes anglophones qui le surnommèrent Tuxedo Kid. « Après son mariage avec Rose-Anna Asselin, il est allé s’installer à Ottawa avec sa femme qui elle, venait de Sainte-Justine de Newton où elle travaillait comme téléphoniste. Elle savait pertinemment bien qu’il n’était pas un saint », relate Raymond Ouimet d’entrée de jeu. Évidemment, il est retourné souvent à Saint-Polycarpe sur le rang Sainte-Marie pour visiter sa famille, lui qui était le benjamin d’une famille de 11 enfants. La famille de Tuxedo Kid a été entachée par les gestes du dernier de la famille. « C’était une belle famille, une famille honorable, et Léo-Rhéal en était le mouton noir, si l’on peut dire », mentionne l’auteur.

« Mouton noir en effet. Car, outre les deux événements avec ses deux épouses, il a été condamné à 15 ans de prison et incarcéré avec un complice à la prison de Kingston en Ontario pour le braquage d’une banque. Il passera finalement 12 ans en prison.

Plus d’une quinzaine d’années plus tard, au début des années 1950, Bertrand se remaria à Rosa Trépanier. Il était alors âgé de 39 ans alors que celle-ci en avait 55. “Établie dans la capitale fédérale depuis son mariage, elle possédait des biens évalués aux environs de 35 000 $, ce qui n’est pas peu quand on sait qu’une maison se vend alors dans les 5 000 $. Ses propriétés lui rapportent près de 3 000 $ annuels brut” de décrire Raymond Ouimet.

Le 10 novembre 1951, Rosa perdit la vie dans l’incendie d’un chalet de chasse situé au lac Sainte-Marie, à une soixantaine de milles au nord de Hull, en Outaouais. Il n’en fallait pas plus pour que les enquêteurs soupçonnent que Léo-Rhéal Bertrand ait mis le feu pour encaisser l’héritage. Du corps de Rosa, on ne retrouva que des fragments d’os et des cendres.

Au procès du meurtre de sa deuxième femme, il a trébuché à plusieurs reprises. “Le Tuxedo Kid a fait plusieurs erreurs au cours du procès et là, il ne pouvait s’en sortir”, de rappeler Raymond Ouimet. Reconnu coupable du meurtre de sa deuxième femme en 1951, il est pendu à la prison de Bordeaux en 1953. »

L’ouvrage de Raymond Ouimet Tuxedo Kid : La beauté du diable édité chez Septentrion est un véritable roman qui se lit comme un thriller policier. C’est un criminel qui n’a rien à son épreuve. Il faut être reconnaissant à Raymond Ouimet de nous avoir mieux fait connaître ce personnage singulier de l’histoire du Québec.

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Les fausses nouvelles

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Date: 14 mars 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, les « fake news » ou les « fausses nouvelles » sont devenus un sujet récurrent de l’actualité. Dans son édition de Mars, la revue Science nous livre les résultats d’une étude du Massachussetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge aux États-Unis. Le journal Le Devoir a rapporté la nouvelle le 9 mars dernier dans un article intitulé Les fausses nouvelles se répandent vite.

Dans cet article, nous apprenons, selon les auteurs de l’étude, que les fausses nouvelles sont une arme importante de désinformation et de manipulation de l’opinion publique. On pressent qu’elles ont joué un grand rôle dans l’élection de Donald Trump et dans le référendum britannique sur le Brexit. Voici ce que raconte Soroush Vosoughi et ses collègues du MIT : « Les réseaux sociaux ont démultiplié la diffusion de l’information, mais on sait peu de choses sur la façon dont ils favorisent la dissémination des fausses informations. » (Le Devoir, 9 mars 2018)

Pour réaliser cette étude, l’équipe du MIT a étudié la diffusion de vraies et de fausses informations sur le réseau social Twitter entre 2006 et 2017. Au total, c’est 126 000 histoires relayées plus de 4,5 millions de fois par 3 millions de personnes qui ont fait l’objet de l’étude de cette équipe de recherche. (Le Devoir 9 mars 2018 et l’article de la revue Science de mars 2018). Et précision importante nous dit Le Devoir; « ces informations ont été classées comme “fausses” ou “vraies” par six organisations indépendantes de vérification de faits; leurs classifications ont été consensuelles dans 95 à 98 % des cas. » (Le devoir, 9 mars 2018)

Le résultat de cette étude indique clairement que les fausses nouvelles triomphent sur les réseaux sociaux et que c’est beaucoup plus facile de propager une fausse nouvelle qu’une vraie.

« Les fausses informations avaient 70 % de “chances” en plus d’être retweetées en “cascade” que les vraies. Alors qu’une histoire vraie était rarement diffusée à plus de 1000 personnes, le 1 % de fausses informations les plus virales se propageaient facilement à des groupes compris entre 1000 et 100 000 individus. La vérité mettait six fois plus de temps qu’une fausse nouvelle à atteindre 1500 personnes. Alors que la vérité n’était jamais retweetée au-delà de 10 fois, les fausses informations pouvaient être retweetées 19 fois; et ce, 10 fois plus vite qu’une vérité relayée seulement 10 fois. La catégorie de rumeurs la plus largement colportée était les nouvelles politiques. Venaient ensuite les légendes urbaines, puis les affaires économiques, le terrorisme, les sciences et technologies, les loisirs et enfin les désastres naturels » (Le Devoir, 9 mars 2018).

Que faut-il en retenir? Il faut faire preuve d’une grande prudence lorsque l’on s’informe à partir des réseaux sociaux et être de plus en plus préoccupé par l’existence d’une presse libre, critique et en bonne santé financière. Beaucoup de travail à faire pour améliorer notre vie démocratique…

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Achat local, politicaillerie et espace public

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Date: 2 octobre 2017
Auteur: Daniel Nadeau

La semaine dernière, on a pu lire sur les médias sociaux de nombreux échanges partisans entre les gens du Renouveau Sherbrookois et Sherbrooke Citoyen sur divers sujets. C’est dire que la campagne électorale est bel et bien commencée. Une anecdote a particulièrement retenu mon attention : c’est le fait que le parti Sherbrooke Citoyen a fait imprimer ses affiches électorales à Laval et cette information a circulé la même semaine où l’on a dévoilé un engagement électoral à la faveur de l’achat local.

Bien entendu, ce fait a été noté par le candidat du Renouveau Sherbrookois, Vincent Boutin. Un bon coup qui montre les contradictions de ses adversaires. Le président de Sherbrooke Citoyen a justifié la décision de faire affaire avec une firme de Laval par le fait que c’était un achat en groupe et qu’une partie des sommes payées allait à la ligue d’Action civique qui est en fait un organisme sans but lucratif regroupant des citoyennes et des citoyens de diverses allégeances pour promouvoir la transparence, la participation citoyenne et la lutte contre la corruption. Cause noble et qui rejoint les valeurs promues par Sherbrooke Citoyen. Néanmoins, comme je l’écrivais à quelqu’un sur Facebook, ce n’est pas une raison suffisante pour aller à l’encontre d’un principe aussi fondamental pour ce parti que l’achat local. On aurait bien pu faire un don en argent d’une somme équivalente à l’organisme en question et négocier à l’avenant un prix concurrentiel pour l’impression de ces affiches. Mais bref, cette situation est anecdotique même si cela révèle que ce n’est pas toujours facile de faire passer le test de la réalité à ses convictions en tout lieu et en toutes circonstances.

Dans le même registre, on a reproché chez Sherbrooke Citoyen au maire sortant de recycler de vieilles promesses en promettant une plus grande participation citoyenne. On fait semblant d’oublier qu’en 2009, j’y étais, le Renouveau Sherbrookois n’avait que trois élus et un maire, c’était difficile d’appliquer son programme puisqu’une forte majorité des conseillers n’y étaient pas particulièrement favorables. Cela ne signifie pas que l’on ne peut critiquer d’autres aspects plus importants comme l’engagement qu’avait pris le maire actuel de ne faire que deux mandats ou celui d’avoir finalement modifié le schéma d’aménagement de la Ville de Sherbrooke pour agrandir le périmètre du Plateau Saint-Joseph et ainsi y permettre la venue de Costco.

Tout cela pour dire qu’au terme d’une première semaine de campagne électorale, les propos volent parfois bas de part et d’autre. La population pourrait s’attendre à plus de cette campagne électorale qui se doit d’être un débat d’idées. Par exemple, l’idée de ne plus donner de congés de taxes à de grandes entreprises pour les remplacer par un fonds de capital de risque à de petites entreprises. Est-ce à dire que l’on tournerait le dos à des Soprema, Kruger, Cooper et Sherweb?

Il y a aussi cette autre idée promue par le candidat indépendant Lussier de développer la ville en fonction de son carnet d’adresses et où le maire jouerait un rôle prépondérant dans la prospection de nouvelles entreprises. On se croirait au temps du maire Jean-Paul Pelletier.

Bref, il y a place pour des débats d’idées plus novatrices dans cette campagne qui s’amorce. C’est ce que je nous souhaite à nous citoyennes et citoyens de Sherbrooke.

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Perspectives linguistiques et liberté d’expression

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Date: 23 mars 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Andrew Potter, directeur de l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill a présenté ses excuses, mardi, après que son texte dans la revue Maclean’s sur le « malaise » qui ronge la société québécoise eut été décrié par la classe politique québécoise.

Potter s’est excusé sur son compte Facebook en disant que son texte contenait une certaine rhétorique qui allait au-delà de ce qui était justifié par les faits. Monsieur Potter a écrit que le cafouillage entourant le déneigement de l’autoroute 13 est une conséquence de « l’absence de solidarité » de la société québécoise, qu’il qualifie de « pathologiquement aliénée ». Pas très heureux comme formule, il est facile d’en convenir. On pourrait même englober ce type d’écrits dans ce que l’on qualifie généralement de « Québec Bashing ». C’est inacceptable. Je suis d’accord.

Lisons ensemble un extrait du livre récemment publié de Maxime Blanchard, professeur de littérature française à la City University of New York intitulé « Le Québec n’existe pas » qui vient tout juste d’être publié aux Éditions Varia :

« Il voudrait que toutes les maudites fraîches à raouts de patronesses et que toutes les grébiches à surboums de bienfaitrices, qui dans les bals de charité se pactent la fraise en robes de guidounes de comptoir colonial, poussent de hauts cris scandalisés ; il voudrait que leurs mafieux de jars et de verrats de maris à varices, qui sucent monsieusement la cenne dans les conseils d’administration de la junte fédéraliste du protectorat bloke, le mettent en demeure. Il voudrait aussi que toutes les farfineurs du “socialisme” et que toutes les bavasseuses de “l’écologie”, que tous les licheux de balustre de la gaugauche gérante d’estrade qui se contrecâlissent de laisser élire la réaction impérialiste pourvu qu’ils puissent roucouler leur tolérance offusquée de toujours plus fins que les autres “qui n’ont pas voté pour ça” sur les ondes de la société de l’État lui lancent au cul les avocats corrompus de la sous-préfecture canadienne-française. Il voudrait encore que tous les p’tits Jos connaissants de l’université qui plastronnent avec leurs “approches” à coucher dehors, mais qui sont plus occupés à pogner les boules de leurs étudiantes qu’à réfléchir à l’acculturation québécoise, exigent de lui des excuses et lui demandent de se rétracter. »

Et plus loin : « … la gang de flancs-mous, de quétaines et de gros caves qui forment, des banlieues monotones de conformisme aux “régions” rabougries d’attardement, en passant par la capitale fulminante de bas instincts, le gros de cette “belle province” aboulique ne lisent pas de livre. De toute façon, aux ouvriers et aux paysans analphabètes d’autrefois se sont substituées le pâteux et le visqueux des classes dites “moyennes” qui “savent lire”, mais qui ne lisent rien. » (Maxime Blanchard, Le Québec n’existe pas », Montréal, Varia, 2017, p.7-8).

Question. Ces propos sont-ils plus ou moins acceptables que ceux tenus par Andrew Potter dans la revue Maclean’s? Pourtant, le journaliste du journal Le Devoir Fabien Deglise qui a signé un reportage sur ce livre qui ne dénotait pas d’indignation. Comprenez-moi bien, je ne dis pas qu’il fallait être indigné du texte de Maxime Blanchard. Je reconnais dans ce livre une prose de combat et une volonté de faire naître un certain Québec. Un destin souhaité et partagé par au moins 30 % sinon 40 % de mes compatriotes. Je trouve néanmoins que l’on a la mèche courte avec des propos beaucoup moins incendiaires tenus par des auteurs anglophones dans des médias anglophones canadiens. À tout le moins, reconnaissons que la dénonciation des membres de notre honorable assemblée nationale semble témoigner d’un biais lié aux perspectives linguistiques. Aujourd’hui c’est un texte malheureux qui est dénoncé, hier c’était une caricature inappropriée, demain sera fait de quoi pour celles et ceux qui croient à la liberté d’expression…

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Rédiger un bon communiqué de presse : la méthode des 5W

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Date: 20 janvier 2017
Auteur: Daniel Nadeau

L’une des premières méthodes que j’enseigne lorsque j’anime des ateliers d’écriture est la méthode des 5W, appelée aussi la méthode journalistique. Nombre de mes étudiants ont alors une révélation… Oui, la méthode des 5W est un véritable remède contre la page blanche et elle est non seulement utilisée par les journalistes, mais également par les romanciers.

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La méthode des 5W est très simple. Les 5W font référence aux « What? » « Where? » « Why? » « When? » « Who? » à quoi on peut ajouter « How? ». Un bon communiqué de presse, tout comme un bon article journalistique, doit répondre à ces questions : qui a fait quoi, où, quand et pourquoi?

L’introduction de votre communiqué de presse reprend donc de façon succincte, les réponses aux 5W. Supposons que l’on veuille annoncer la tenue d’un spectacle-bénéfice.

Qui? : Le groupe Rockabill

Fait Quoi? : Organise un spectacle rock

Où? : À la salle communautaire de la ville Rock

Quand? : Le 12 avril 2015

Pourquoi? : Pour amasser des fonds pour un enfant malade.

Toutes ces informations se retrouveront donc dans votre introduction qui n’aura que deux à quatre phrases.

Le corps du texte de votre communiqué de presse va apporter des précisions à ces informations. Par exemple, on commencera probablement par donner des informations sur le qui. Dans notre exemple, on pourrait présenter rapidement les membres, ainsi qu’un très court historique du groupe. On élaborera ensuite le quoi, soit le spectacle. Dans notre exemple, le et le quand n’auront pas besoin d’être développés davantage, mais cela aurait pu être pertinent dans le cas où le groupe aurait organisé plusieurs spectacles dans des villes différentes. Toutefois, le pourquoi pourrait prendre plus ou moins d’importance dans le communiqué de presse, selon l’accent que vous souhaitez apporter au volet bénéfice de l’événement dans votre message.

Un bon communiqué est également agrémenté de quelques citations prises dans les allocutions, lorsqu’on organise une conférence de presse. Dans notre exemple, on pourrait faire parler le chanteur du groupe et les parents de l’enfant malade. Il est évident que ceux-ci doivent endosser les propos que vous leur faites tenir.

Enfin, dernier point important, un communiqué de presse doit ressembler le plus possible à un article journalistique. On évite donc les figures de style, les effusions émotives et on va droit au but, sans flafla. Un bon communiqué de presse est clair, concis et pertinent.

Lundi, Michelle Blanc présentera un billet de son blogue sur les communiqués de presse optimisés pour le Web. Il est évident que les règles de l’imprimé et de l’Internet ne sont pas les mêmes, mais je laisse le soin à la spécialiste de vous en expliquer les fondements. Pour ma part, je vous parlerai lundi du message que doit contenir un bon communiqué de presse.

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Choisir les bons médias sociaux

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Date: 18 janvier 2017
Auteur: Daniel Nadeau

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Les médias sociaux prennent de plus en plus de place dans le monde des communications. Devant l’abondance de médias, il devient difficile de faire un choix, d’autant plus qu’il n’est pas nécessairement pertinent pour toute entreprise d’avoir un compte Facebook ou Twitter. Pour vous aider à faire un choix plus éclairé, voici quelques médias sociaux expliqués.

Mark Zuckerberg a fondé Facebook afin de pouvoir créer des contacts avec d’autres étudiants. Facebook désigne les membres comme des « amis » et propose une plateforme fondée sur la conversation et le partage d’informations personnelles, telles que le statut matrimonial, les photos, les hobbys, les intérêts, etc. Facebook permet de créer des liens avec vos clients et vous aide à faire voir vos produits.

Twitter est un microblogue sur lequel les usagers sont appelés à rédiger de brefs messages appelés tweets (gazouillis). L’utilisateur s’abonne aux comptes qu’il souhaite suivre et peut, lui aussi être suivi par d’autres utilisateurs qui verront alors ses tweets dans leur fil d’actualité. Twitter est utile pour faire une veille médiatique et se tenir au courant des dernières tendances. Il permet aussi de se faire connaître.

LinkedIn est un réseau social qui permet de créer des liens professionnels entre ses membres. On peut y trouver un emploi, créer des liens d’affaires, offrir ses services, etc. Les usagers peuvent se regrouper par champ d’intérêt. LinkedIn vous sera utile dans la recherche de candidats, dans le réseautage et pour créer des liens d’affaires avec d’autres entreprises.

Instagram est une application mobile qui permet de partager des photos et des vidéos avec votre réseau d’amis, de noter et commenter les photos et vidéos de vos amis. Ce média peut être intéressant pour un commerce de détail qui veut mettre ses produits en valeur. Un restaurant, par exemple, pourrait mettre des photos de son menu du jour.

Youtube sert uniquement pour les vidéos. On utilise YouTube pour mettre ses produits et services en valeur. L’intérêt d’utiliser YouTube, c’est la facilité avec laquelle on peut ensuite partager ses vidéos sur les autres médias sociaux, en particulier sur Facebook et dans un blogue.

Sur Slideshare, on partage des documents, en particulier des PowerPoint. Un peu à la manière de YouTube, il devient alors facile de les mettre sur votre site Web, dans un blogue ou une infolettre ou même sur Facebook ou Twitter. On peut utiliser Slideshare pour partager son rapport annuel, par exemple, ou le contenu d’une conférence.

Le Blogue est, selon notre chère collaboratrice Michelle Blanc, le média social par excellence. Le blogue est un journal en ligne dans lequel un blogueur rédige de façon régulière de courts textes liés à un thème particulier. Par exemple, le blogue de Nadeau Bellavance contient deux types de textes, tous en lien avec l’entreprise : la section de « La boîte à outils » dans lequel nous publions nos articles sur les rouages de notre métier et la section des « Perspectives », dans laquelle on raconte ce qui nous arrive, les mandats que l’on reçoit, et où l’on se permet de parler de l’actualité, etc.,.

Une infolettre permet de joindre tous les abonnés et de leur présenter un contenu (vidéos, photos, images, textes). L’infolettre est envoyée par courriel à vos clients ou abonnés. On utilise principalement cet outil afin d’attirer le lecteur vers le site Web de l’entreprise ou ses autres médias sociaux. Avant de décider de se prévaloir d’une infolettre, il est important de prendre connaissance de la Loi C-28 anti-pourriel.

Il existe bien d’autres médias sociaux, mais ceux-ci sont les plateformes les plus utilisées et les plus connues au Québec. Nous vous reviendrons dans de prochains billets sur leur utilisation plus particulière.

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Depuis maintenant quinze ans, le Cabinet de relations publiques et de communication vous propose les meilleures stratégies, réalise l’ensemble de vos outils et vous permet d’atteindre des résultats mesurables qui maximisent vos investissements. Nous vous en avons parlé, depuis notre alliance avec Précimarketing et Michelle Blanc,nous avons bonifié notre offre de service. Mais quels sont ces nouveaux services ou ces versions améliorées de nos services?gestion communaute

Gestion de communauté

Les médias sociaux ne sont pas une mode passagère. Nombre d’entreprises ont tenté d’utiliser les médias sociaux comme outils de promotion, mais souvent, ils sont trop peu outillés et n’ont pas assez de temps à consacrer aux médias sociaux pour que ceux-ci soient rentables. Comme le dit si bien Michelle Blanc dans son billet publié lundi, les médias sociaux ne sont pas faits pour toutes les entreprises. Du moins, ce ne sont pas toutes les entreprises qui sont à l’aise sur les médias sociaux.

Pourtant, les possibilités qu’offre une bonne gestion des médias sociaux sont énormes. Ils permettent entre autres à votre entreprise de développer son image, de créer des liens avec vos publics cibles, d’obtenir des suggestions des utilisateurs, de vous faire connaître, de communiquer directement avec vos clients, etc.

Nadeau Bellavance et ses partenaires vous proposent un plan de gestion de communauté adapté à votre entreprise et à ses clientèles cibles. Nous pouvons vous offrir plusieurs forfaits qui répondent à vos besoins et à votre budget.

Contactez-nous pour en savoir plus.

Dashboard

Nous sommes tellement convaincus d’obtenir des résultats mesurables qui maximiseront vos investissements que notre partenaire, Précimarketing vous offre la possibilité de mesurer votre rendement grâce à un Dashboard. Celui-ci vous permettra de faire la gestion du trafic Web, le listage RSS, de voir le nombre de clics et le référencement de votre site Web et vos médias sociaux.

Gestion de crise

Aucune organisation n’est à l’abri d’une crise : bris mécanique, contamination, décès en milieu de travail, feu, etc. Qui dit crise, dit évidemment multiplication des demandes d’entrevues, des titres de journaux spectaculaires, des reportages télévisés sensationnels et également des publications sur les médias sociaux qui véhiculent des rumeurs… Une crise, ça se gère et ça se prépare.

Nadeau Bellavance, qui a géré de nombreuses crises au fil des ans, vous propose une intervention ciblée pour votre organisation vous permettant d’être prêts à gérer une crise dans les minutes qui suivent. Plutôt rassurant, non?

Nos services en communication et relations publiques

Notre bureau offre également un bon nombre de services en communication et en relations publiques, tels que :

  • la conception et la rédaction de plan et de stratégie de communication;
  • l’organisation d’événements d’envergure;
  • des services de relations de presse, etc.

Mettre en œuvre une stratégie adéquate de communication s’avère le moyen idéal pour mettre de l’avant la qualité de vos produits et services. Nous pouvons vous accompagner dans la réalisation de tous vos projets de communication.

Contactez-nous aujourd’hui et découvrez comment nous pouvons vous aider à atteindre vos objectifs!

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