Le cinquième pouvoir

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Date: 20 mai 2015
Auteur: Daniel Nadeau

Nous devons être reconnaissants en tant que citoyen à des gens comme la journaliste Marie Vastel qui nous révèle comment par exemple la GRC peut contrevenir à ses propres règles pour « manipuler » l’opinion que nous avons sur des sujets aussi sérieux que la sécurité nationale ou la lutte aux terroristes. C’est ce que je rappelais dans mon billet d’hier sur ce blogue et qui faisait un lien évident entre ma crainte exprimée eu égard à l’emprise du « storytelling » sur la pratique des relations publiques. Rappelez-vous la différence que je faisais entre « raconter une histoire » et « raconter des histoires ».
On comprendra que l’un des plus importants dispositifs de décryptage à la disposition des citoyennes et des citoyens dans une société libre et démocratique est le monde des médias de l’information, le « cinquième pouvoir » comme on l’appelle souvent. Tout ne va pas comme dans le plus merveilleux des mondes pour les médias. L’information à laquelle nous sommes en droit de nous attendre souffre de bien des lacunes. Outre la sordide emprise du monde de l’argent sur la propriété des médias, la course effrénée aux cotes d’écoute pour les médias électroniques et la guerre des lecteurs pour les médias imprimés, il y aussi toute la question des ressources consenties à la production et aux champs d’intérêts des médias pour des sujets trop sérieux. Vive le fait divers et la course à la popularité. Vive « la spectacularisation des médias ». Vive enfin de bonnes histoires à raconter qu’elles soient vraies ou fausses…medias de masse

Au moment où le Parti québécois s’est donné un nouveau chef de guerre en Pierre Karl Péladeau et que notre Assemblée nationale s’apprête à faire le procès de Québécor sous le fallacieux prétexte de l’inconfort démocratique que nous procure le « cas Péladeau » pour notre vie collective, il m’apparaît important de faire le bilan de la situation des médias au Québec et de pouvoir prendre la mesure de leur capacité à bien accomplir leur rôle étant donné la conjoncture actuelle.

Demain, ce billet fera le bilan de l’état des médias tel que dessiné par le Conseil de presse du Québec en 2008 lors d’une tournée auprès de nombreux intervenants de tout le Québec. On verra alors qu’il n’a pas fallu l’arrivée de Pierre Karl Péladeau au poste de député et de chef du Parti québécois pour que la concentration de la presse et le principe de convergence viennent faire des ravages sur nos pieux principes de qualité et de diversité de l’information.

Demain, je vous entretiendrai d’une presse prisonnière d’un modèle économique basé sur le profit à court terme et qui engendre une pauvreté de moyens pour celles et ceux qui devraient être nos « décrypteurs ».

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