Ménage mal assorti, journalistes et spécialistes de relations publiques!

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Date: 11 septembre 2015
Auteur: Daniel Nadeau

Il y a parfois dans la vie de ces couples imprévisibles, mal assortis. On se demande ce qu’ils font ensemble. C’est notamment le cas du couple journaliste – spécialiste de relations publiques. On le sait les relations entre les deux membres de ce couple sont souvent marquées de tension et de conflits. Pourtant, les journalistes et les spécialistes de relations publiques ont désespérément besoin l’un de l’autre pour accomplir efficacement leur travail respectif. Ils sont les deux faces d’une même pièce, de véritables Janus…janus

Pour les journalistes, la cause est entendue. Les gens de relations publiques sont un mal nécessaire. Alors que les journalistes travaillent pour l’intérêt public, les spécialistes de relations publiques sont disqualifiés d’entrée de jeu parce qu’ils défendent les intérêts d’un client qui forcément n’a pas à se soucier du bien commun et de l’intérêt public.

Au risque de déplaire à mes amis les journalistes, je voudrais rappeler que le lien entre la pratique du métier de journaliste et la recherche du bien commun n’est pas toujours évident pour qui sait reconnaître des situations où la recherche du spectaculaire, du sensationnalisme, du populisme et du travail bâclé sont présentes dans le travail du journaliste. Dans ce domaine, comme dans celui des relations publiques je l’admets d’emblée, la médiocrité, le manque de professionnalisme et la recherche de raccourcis payants peuvent être la source de mauvaises pratiques professionnelles.

S’il est vrai que les journalistes sont généralement mus par un idéal lié à la recherche de la vérité et de la poursuite du bien commun, il est aussi vrai que les spécialistes de relations publiques peuvent être guidés par des principes similaires, même s’ils doivent les exercer dans des contextes différents.

Cela dit, même si les praticiens des relations publiques sont régis par un code d’éthique de la Société québécoise des professionnels des relations publiques et de la Société canadienne des relations publiques, ils ne sont pas sanctionnés pour de mauvaises pratiques professionnelles. Les journalistes peuvent l’être par l’intermédiaire du Conseil de presse. Cela ne serait pas une mauvaise idée que l’on crée un équivalent du Conseil de presse pour s’assurer que les mauvaises pratiques des praticiens de relations publiques soient sanctionnées publiquement.

Les relations entre journalistes et spécialistes de relations publiques doivent être nouées à partir d’une confiance mutuelle et de collaboration. Il faut aussi que les journalistes comprennent mieux le travail des gens de relations publiques. Si ces derniers défendent les intérêts d’un client qui le paie pour cela, il est aussi évident qu’un spécialiste de relations publiques incitera toujours son client à collaborer avec les médias, à dire la vérité et à pratiquer une relation transparente avec ces derniers. Faire obstruction au travail des journalistes à la recherche d’informations, aussi délicates soient-elles pour un client, est toujours une mauvaise stratégie qui se transformera en boomerang.

Malgré les tensions inhérentes à leurs métiers respectifs, les spécialistes de relations publiques et les journalistes sont condamnés à travailler ensemble, et cela pour le plus grand bénéfice du droit du public à l’information…

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