Campagne de relations publiques: Justin Trudeau, de l’autre côté du miroir des changements climatiques

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Date: 12 novembre 2015
Auteur: Daniel Nadeau

Dans le roman de l’auteur anglais Lewis Caroll, De l’autre côté du miroir, Humpty-Dumpty occupe la chère petite Alice pendant tout un chapitre du roman avec une discussion sur le sens qu’il faut donner aux mots. Il affirme à Alice que les mots ne veulent dire que ce que l’on veut qu’ils disent. Alice s’oppose en répondant qu’on ne peut pas donner aux mots le sens que l’on veut selon les interlocuteurs, Humpty-Dumpty lui répond qu’il faut savoir qui est le maître.relations publiques

C’est un peu le défi qui se pose aujourd’hui à notre nouveau premier ministre, Justin Trudeau en matière de l’image projetée par le Canada sur la scène internationale. Le premier test important a eu lieu cette fin de semaine à Paris alors que la nouvelle ministre de l’Environnement du Canada, Catherine McKenna a fait son entrée dans les rencontres préparatoires du sommet de Paris sur les changements climatiques.

Dans les faits, le Canada se présente à ce sommet avec la réputation d’être l’un des plus mauvais élèves de la classe. Les objectifs chiffrés déposés par le précédent gouvernement de Stephen Harper sont loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de hausse de moins de deux degrés et pourtant il semble que le seul changement de garde au pouvoir à Ottawa soit suffisant pour inspirer une nouvelle confiance.

C’est du moins ce que pense l’ambassadeur de France à Ottawa, Nicholas Chapuis, qui à l’émission Les coulisses du pouvoir dans une entrevue accordée à Emmanuelle Latraverse, a déclaré que le nouveau gouvernement inspire confiance notant au passage l’ajout des mots changements climatiques dans le titre de la ministre de l’Environnement.

Madame Mckenna dans une entrevue accordée à Radio-Canada de Paris a promis que le Canada se donnera, au plus tard 90 jours après le sommet de Paris, de nouvelles cibles et un plan d’action de concert avec les provinces pour atteindre les objectifs fixés.

Tout cela est une remarquable campagne de relations publiques favorables du gouvernement canadien nouvellement élu pour faire du Sommet de Paris une réussite. Pour le moment, Justin Trudeau est le maître des mots comme le Humpty-Dumpty d’Alice aux pays des merveilles. Il n’en reste pas moins que le pays d’Alice est imaginaire comme pourront être les bonnes volontés du gouvernement Trudeau si les mots ne sont pas suivis d’actions énergiques crédibles. Jamais les campagnes de communication, aussi réussies soient-elles, ne remplaceront un contenu solide et partagé par les Canadiens.

Le premier grand test de crédibilité est justement le Sommet de Paris où il devra concilier les intérêts des producteurs de pétrole sale de l’Ouest canadien avec les bonnes consciences des consommateurs de l’Ontario et du Québec.

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