Elle était féministe… Claire Kirkland-Casgrain

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Date: 29 mars 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Vous rappelez-vous le débat qui a fait rage au Québec sur qui était ou n’était pas féministe? Les réseaux sociaux débordaient de commentaires sur la question. Même la très progressiste Marie-France Bazzo s’est dit dans le camp de celles qui n’étaient pas à l’aise avec les groupes féministes. Tout cela parce que la ministre et responsable de la Condition féminine, Lise Thériault, avait déclaré qu’elle n’était pas féministe préférant plutôt dire qu’elle était une humaniste.

Il n’en fallait pas plus pour que le débat fasse rage au Québec et que tout un chacun soit dans l’obligation de décliner s’il était ou non féministe lors d’entrevues avec les médias. La couverture de l’actualité est ainsi faite qu’il y a beaucoup de mode passagère, des grandes causes d’un instant, viennent prendre toute la place dans l’opinion publique.

Claire Kirkland-Casgrain_féministe

Le décès la semaine dernière de Claire Kirkland-Casgrain vient nous rappeler avec force qu’au-delà de l’opinion publique du moment, il y a des gens et des causes qui méritent que l’on s’y attarde. Cette dame décédée à l’âge de 91 ans a fait plus pour l’avancement de la cause des femmes que bien des gens. Elle s’en est d’ailleurs rarement vantée. Première femme élue à l’Assemblée nationale du Québec dans le gouvernement de Jean Lesage, elle fut celle qui a fait reconnaître la capacité juridique des femmes. Elle a aussi changé les lois des contrats de mariage permettant la société d’acquêts en matière de régimes matrimoniaux. Claire Kirkland-Casgrain a aussi été celle qui a créé le Conseil du statut de la femme.

Pourtant, madame Casgrain, fille d’un ministre de l’Union nationale de Duplessis et liée par son mari à la sénatrice Thérèse Casgrain active à la gauche du spectre politique, était plutôt conservatrice dans ses valeurs. Elle croyait par exemple que les transformations que vivait le Québec étaient trop rapides à l’époque de Jean Lesage et s’inquiétait de la mouvance de gauche chez la jeunesse.

Pourtant, si nous étions tous des Claire Kirkland-Casgrain. Si nous étions des gens qui brisent chacun nos plafonds de verre comme cette femme remarquable l’a fait, nous n’aurions pas besoin de faire des débats inutiles pour déterminer qui est féministe. Claire Kirkland-Casgrain aura des funérailles nationales, une autre première pour cette femme d’exception. Même morte, Claire Kirkland-Casgrain continue de faire avancer la cause des femmes…

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