L’aide à vivre

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Date: 22 avril 2016
Auteur: Daniel Nadeau

La semaine dernière, le gouvernement du Canada a déposé son projet de Loi sur l’aide à mourir conformément à l’exigence de la Cour Suprême du Canada. Il y aura des débats, mais ils seront limités. Le projet de Loi du gouvernement Trudeau va un peu plus loin que la Loi du Québec sur l’aide médicale à mourir, mais reste bien en deçà des recommandations formulées par un comité de la Chambre des communes. Avec ce projet de Loi, le gouvernement libéral légaliserait l’aide médicale à mourir pour tout adulte souffrant d’une affection incurable se trouvant « dans un état avancé de déclin irréversible de ses capacités » et dont la mort est « raisonnablement prévisible ».

On se rappellera que le gouvernement du Canada avait été enjoint à modifier la Loi par la Cour Suprême du Canada : « Dans un jugement unanime signé par la Cour pour lui donner encore plus de poids, elle déclare que l’aide médicale à mourir doit être légalisée au Canada. Les neuf juges donnent un an à Ottawa pour modifier le Code criminel.

La Cour pose cependant des conditions très strictes à cette aide médicale à mourir. Celle-ci doit d’abord être administrée par un médecin, à des personnes adultes qui sont capables d’y consentir clairement et qui sont atteintes de problèmes de santé graves et irrémédiables leur causant des souffrances (physiques ou psychologiques) persistantes qui leur sont intolérables »

Cette affaire faisait suite à la cause Carter : « La cause émane, comme en 1993 avec Sue Rodriguez, de la Colombie-Britannique. Elle porte le nom de Lee Carter, du nom de la fille de Kay Carter, qui l’a aidée à réaliser son souhait de mourir en l’amenant en Suisse. Lee Carter s’est portée à la défense d’une autre femme malade qui souhaitait mourir, Gloria Taylor. Mme Taylor est aujourd’hui décédée. La cause a été entendue à la mi-octobre par les neuf juges. Rendre une décision en à peine trois mois et demi relève d’une rapidité de l’éclair pour le plus haut tribunal du pays. »

Je n’ai aucune objection à ce programme de l’aide à mourir ni à la décision de la Cour suprême du Canada, mais j’aimerais vous parler d’un autre aspect de la même question soit l’aide à vivre. Je veux témoigner au nom de celles et ceux qui se dévouent pour aider un proche, malade ou vieillissant, à vivre le plus longtemps possible.

Sur une note plus personnelle, j’ai vu mon beau-frère, Jacques Dufresne et ma conjointe, sa sœur, Nicole Dufresne, se dévouer totalement à leur mère Gilberte Lemieux DufresneGilberte_santé afin de l’aider à rester le plus longtemps possible dans sa maison, pour avoir une vie la plus active possible et pour s’assurer de son bonheur alors qu’elle avait plus de 95 ans. Même lorsque l’accident inéluctable est arrivé, suivi du placement en CHSLD, Jacques et Nicole ont toujours été présents pour leur mère. Ils n’ont jamais ménagé leurs efforts pour s’assurer de son bien-être et ma foi ils ont bien réussi parce que Gilberte Lemieux Dufresne est décédée à l’âge de 103 ans, dans son sommeil, le 31 décembre dernier au Centre Saint-Joseph. Jacques et Nicole sont mes champions de l’aide à vivre et je voulais en témoigner.

S’il est important d’aider les gens à mourir lorsque leur vie est devenue un enfer, j’en suis. Il est aussi important de reconnaître tous ces champions de l’ombre que représentent les aidants naturels qui aident les gens à vivre…

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