Trudeau, le démocrate

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Date: 31 mai 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Pierre Elliott Trudeau s’est distingué comme un politicien non traditionnel. Il suffit de rappeler ses déclarations célèbres « Just Watch me », ses pirouettes devant la reine ou son entrevue mémorable sur l’accord du lac Meech avec la journaliste Madeleine Poulin alors à Radio-Canada pour le prouver. 

Si l’on se réfère à l’historien de l’Université Laval, Jocelyn Létourneau, Pierre Elliott Trudeau voulait créer un nouveau Canadien. Un citoyen délivré de ses chaînes de la peur et de l’insécurité nationale. Il voulait que ce nouveau Canadien soit un citoyen du monde confiant dans ses moyens. Plus que tout, Pierre Elliott Trudeau avait une haine viscérale pour les partis politiques et les manœuvres partisanes. Il voyait le service public comme un lieu de pugilat pour les idées et les plus forts devaient vaincre pour écraser les faiblards ainsi que celles et ceux qui se mettaient sur la route de sa vision du Canada. C’est ce Pierre Elliott Trudeau que nous révèle l’entrevue donnée à la journaliste Madeleine Poulin avec une arrogance qui ne serait plus tolérée aujourd’hui.

Si je vous parle de cela ce matin c’est pour dire que Justin Trudeau est bien le fils de l’autre arrogance en moins. Trudeau père et filsS’il est lui-même le produit concret du nouveau citoyen que souhaitait créer son père comme canadien, il est aussi un réformiste qui souhaite redonner le pouvoir aux citoyennes et aux citoyens. Pour ce faire, il n’hésite pas à s’attaquer aux sacro-saintes institutions pour faire place nette à une vision du monde plus adaptée au 21e siècle. Son dernier geste d’éclat en ce sens est l’adoption par le parti libéral qu’il dirige d’une nouvelle constitution qui dorénavant fera une place à toutes les citoyennes et à tous les citoyens sans qu’ils aient pour autant besoin de payer une cotisation pour adhérer au parti. C’est une transformation majeure qui est proposée aux Canadiennes et Canadiens en matière d’organisation politique. Cela semble à priori rejoindre la vision américaine de la chose et venir s’arrimer à une vision de la politique vue comme une marque et destinée à être l’objet des programmes de marketing et de « storytelling » si en vogue à notre époque. Il n’y a pas de doute possible Justin Trudeau, tout comme le fut son père à une autre époque, est un phénomène rare en politique non seulement canadienne, mais en Occident. Il se veut en plus, un démocrate…

 

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