Les 10 ans de Québec solidaire

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Date: 1 juin 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Ce n’est pas chose facile de comprendre l’étrange logique de Québec solidaire quant au rôle des porte-parole de la marque Québec solidaire dans l’espace public.Québec solidaire On comprend à entendre ses principaux leaders qu’ils sont contre les communications organisées par de méchantes agences de communication même s’ils sont passés maîtres dans l’utilisation des images fortes et de la métaphore. Qui oubliera les déclarations incendiaires d’Amir Khadir sur le gouvernement Charest et la corruption?

Ce sont ces mêmes gens qui, fêtant le 10e anniversaire de leur parti, nous expliquent qu’ils devraient se retirer le plus tôt possible de la vie politique parce qu’ils sont contre la professionnalisation de la politique. Que cela signifie-t-il au juste? Les femmes et les hommes qui font de la politique devraient être choisis en fonction de leur désir de voir cela comme un moment de service public et non pas comme un métier. Par cela, faut-il entendre que le métier de politicien est moins noble que celui de plombier ou de médecin? Ne vaudrait-il pas mieux reconnaître que la profession de politicien est un art difficile qui demande de nombreuses qualités professionnelles? Au moins, la bonne nouvelle c’est que nos politiciens québécois d’extrême gauche ne croient pas au culte de personnalité de leurs équivalents ailleurs dans le monde tel Mao ou Staline.

S’il est vrai que la politique est un métier, il est aussi exact que la politique est un monde différent de tout autre univers professionnel. S’il est inévitable que l’on puisse voir cet univers comme un monde qui se professionnalise, comme tous les autres secteurs de l’activité humaine, il demeure que durer en politique demande un talent qui n’est pas donné à tous.

La meilleure preuve que l’approche défendue par les leaders actuels de Québec solidaire sera la bonne, c’est de voir si ce parti survivra au départ annoncé de la charismatique Françoise David et de l’énergique Amir Khadir. Pour ma part, je suis loin d’être convaincu que Québec solidaire puisse faire un autre dix ans après le départ de ses ténors actuels à moins que n’émerge de ses rangs une autre figure charismatique telle celle de Gabriel Nadeau-Dubois. Plus que jamais la politique est affaire de marque et de relations publiques, je doute que les bons sentiments et l’opposition de Françoise David et d’Amir Khadir à ce fait soient suffisants pour endiguer cette formidable vague de transformation de l’arène politique. Mais peut-être ai-je tort, l’avenir nous le dira…

 

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