Malaise bestial

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Date: 25 octobre 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Il y a longtemps, Charles Darwin fit scandale parce qu’il a découvert que l’humain que nous sommes, le Sapiens, provenait de grands singes qui ont connu une lente et constante évolution. sapiensCe qui clochait avec cette thèse de Charles Darwin c’est les concepts religieux qui veulent que nous ayons été créés à l’image de Dieu et non pas d’une évolution à partir de grands singes.

Ce qu’il faut se rappeler c’est que l’espèce humaine fait partie du règne animal. Nous sommes des bêtes. Certains d’entre nous sont plus bêtes qu’humains. C’est le cas notamment de ces hommes prédateurs sexuels qui s’en prennent violemment aux femmes pour assouvir leur bas instinct et leur volonté de domination. Ces humains, ces vilaines bêtes méritent les pires châtiments et notre société commence à peine à considérer les victimes de ces prédateurs sexuels comme de vraies victimes. Ce sont généralement des femmes qui sont victimes de ces actes ignobles.

Ces dernières années, la conscientisation semble plus grande que jamais chez nous. On sait maintenant qu’un Non c’est un non et qu’un Oui peut devenir un Non à n’importe quel moment. Nous savons mieux maintenant comment cela peut être difficile pour une victime de dénoncer son agresseur. Nous le voyons bien avec Donald Trump aux États-Unis qui dans sa petitesse de bon aloi menace de poursuivre les femmes qui ont parlé en utilisant tout le poids de son argent et de son charisme de vendeur d’autos usagées. Il crie au complot des Clinton et accuse ces femmes de faire de la politique alors qu’elles dénoncent ses inconvenances et sa turpitude auprès des femmes.

Au Canada, il y a eu l’affaire Gomeshy et maintenant l’affaire Slouvanos, le député libéral de Laurier-Dorion à l’Assemblée nationale. Je ne peux juger l’affaire. Je ne connais pas les faits, mais je crois la victime. Nous devons toujours croire les victimes surtout lorsque ce sont des femmes. Vaut mieux croire une femme victime que de refuser d’entendre ce qu’elle dit. Après tout, ce sont les femmes qui de tout temps ont été violentées, violées et traitées comme du butin de guerre. Ce sont les femmes qui sont victimes de discrimination systémique dans la plupart de sociétés.

Croire les victimes ce n’est cependant pas autoriser les médias et les politiciens à instrumentaliser ces cas pour servir leurs petits intérêts. Celles et ceux qui utilisent ces victimes comme l’ont fait allégrement le Parti québécois et la CAQ et qui instrumentalisent les victimes d’un présumé prédateur sexuel à l’endroit d’une jeune femme commettent une agression contre cette même jeune femme. Ce sont aussi à leur manière des prédateurs. Même chose pour les commentateurs dans les médias qui font le procès des gens avant que les tribunaux s’y penchent. Que dire finalement de ces milliers de citoyennes et de citoyens qui s’érigent en juge et policier sur les réseaux sociaux et qui instrumentalisent la violence faite aux femmes? C’est un sujet important, trop important pour que l’on tolère de telles attitudes chez nous. Que celui n’a jamais péché jette la première pierre disait le personnel du légendaire Jésus-Christ. Ce que je vois ces jours-ci à l’Assemblée nationale, dans certains médias et sur les réseaux sociaux c’est un grand malaise bestial autour des victimes de prédateurs sexuels. La Bête en nous ne sommeille jamais loin de notre civilité. Un vrai malaise bestial…

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