Dans quel monde vivent les professionnels des relations publiques?

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Date: 13 décembre 2016
Auteur: Daniel Nadeau

De nombreuses pratiques et façons de faire ont changé dans le monde de l’information sous l’impulsion des phénomènes de la concentration de la propriété des médias, la convergence et l’introduction des nouvelles technologies de l’information.relations publiques

La première conséquence de la numérisation des contenus est une information plus homogène et moins diversifiée tout en favorisant une présentation plus personnalisée de l’information.

Cela peut conduire à une sorte d’atomisation de la société, car désormais le consommateur peut choisir à la carte l’information qui l’intéresse. Ce qui tend à éliminer du même coup la diversité parce que chaque média cherche à conquérir le même consommateur avec les mêmes recettes.

Cette atomisation de l’univers social sous l’impulsion des nouvelles technologies de l’information fait en sorte que les individus cherchent à retrouver dans les informations qui lui sont offertes celles qui partagent le même système de valeurs, la même idéologie et la même vision du monde. Cela favorise l’éclatement du monde commun à tous au profit d’un monde fragmenté qui encourage le relativisme et qui défavorise la recherche du bien commun et d’une vérité parlante à tous. Cela ne peut qu’avoir de grandes conséquences sur la façon dont les journalistes traitent l’information.

Ces nouvelles technologies ont aussi donné naissance à de nouvelles plateformes de diffusion comme celle de l’information continue. Cela a eu pour effet collatéral de remplacer la figure de l’intellectuel par celle de l’expert. Vous avez remarqué comment les médias d’information continue se fient aux experts pour tuer le temps de leur émission en direct sur un événement important. On y répète ad nauseam les mêmes choses. On appelle cela de l’information en direct. À trop répéter les évidences, on en vient plutôt à désinformer. Les mêmes images en boucle, insoutenables souvent, rendent le monde encore plus imbuvable. Pire encore, on se sert de nombreuses plateformes de diffusion associées pour y répéter les mêmes choses. On comprendra que dans de telles circonstances une mauvaise nouvelle a tendance à s’incruster à demeure dans notre vécu commun.

Ce nouveau monde créé aussi ces vedettes. Des gens qui consacrés sont devenus les nouveaux rhéteurs du temple postmoderne. Ils sont non seulement des journalistes, mais aussi des experts de tout et de rien. Ils tirent leur autorité de leur fréquentation avec les gens riches et célèbres dont ils commentent les faits et gestes dans l’actualité. On peut ainsi lire Michel David réécrire pour nous lecteur du journal Le Devoir les savants propos qu’il a distillés la veille au Téléjournal de Céline Galipeau à Ici Radio-Canada Télé. Bien sûr, on peut retrouver plus d’informations sur le même sujet sur le blogue du même journaliste.

Le monde des médias et de l’information est donc profondément transformé par les nouvelles technologies de l’information et par de nouvelles façons de produire et de livrer l’information à un public de plus en plus fragmenté et atomisé. Peuplé de vedettes, experts en tout, ce monde médiatique est de moins en moins diversifié et où les faits, ceux qui sont plus têtus que la réalité, ont de moins en moins de valeur au profit de l’opinion.

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