Les fantômes de Philippe

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Date: 3 avril 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Décidément, Philippe Couillard ne réussit jamais à triompher d’un moment politique heureux même si parfois il le mérite bien. Malgré les critiques politiques partisanes normales, le dernier discours du budget de son gouvernement était plutôt une bonne nouvelle pour la très grande majorité des Québécoises et des Québécois. Le gouvernement du Québec, après nous avoir fait traverser un régime d’austérité budgétaire sans précédent, au prix de coupes budgétaires brutales et souvent sans cœur pour les services vitaux de milliers d’enfants et de nos ainés, avait réussi le pari de l’équilibre budgétaire.

Les célébrations de cette réalisation n’étaient pas encore entamées que le bon vieux régime libéral associé à la culture de « tout m’est dû » réapparaissait dans le monde de Philippe avec la publication par Le Journal de Montréal de courriels d’organisateurs de la campagne au leadership du chef libéral et premier ministre Couillard avec Marc-Yvan Côté. Personnage politique admiré en un autre temps, mais devenu aujourd’hui toxique et infréquentable. Bien sûr, Philippe Couillard a nié de toutes ses énergies avoir dissimulé la vérité et il a rappelé la main sur le cœur qu’il avait demandé personnellement à Marc-Yvan Côté de se tenir à l’écart de sa campagne au leadership. Que cela soit vrai ou pas importe peu. Ce qui reste c’est qu’une fois encore les fantômes libéraux apparaissent pour venir hanter Philippe Couillard et son gouvernement à un bien mauvais moment. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le karma politique de Philippe Couillard est parsemé d’embûches et que celles et ceux qui parient sur une réélection facile de son gouvernement en 2018 devraient se souvenir de la phrase très juste de l’ancien premier ministre, Robert Bourassa, « six mois en politique c’est une éternité ».

Il y a beaucoup d’éternité à vivre pour le Québec d’ici le prochain scrutin électoral en 2018. Néanmoins, nous devons noter que l’insatisfaction à l’endroit de ce gouvernement persiste et frise des sommets avec plus de 60 % d’insatisfaction. L’autre fait qui devrait nous rester en mémoire c’est que le gouvernement de Philippe Couillard a une réelle difficulté à connecter avec la population du Québec. Il est vu comme un être intelligent, rationnel, mais personne ne veut l’avoir comme beau-frère et surtout il ne dégage pas une empathie naturelle à l’endroit de la population. Ce qui le sauve actuellement c’est la faiblesse et la division de l’opposition. Si j’étais le gouvernement, je craindrais la remontée de François Legault. Ce dernier a prouvé qu’il était un fier compétiteur en campagne électorale et qui plus est, il n’est pas impossible qu’un jour les Québécois souhaitent lui donner la chance de gouverner surtout que l’actuel gouvernement lui a volé beaucoup d’idées et certaines de ses vedettes. À suivre sur un écran de télévision près de chez vous…

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