La Publicité, le mensonge et la politique

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Date: 20 avril 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Mon attention a été titillée par des annonces publicitaires du gouvernement du Québec qui nous vante son plan d’action dans la foulée de son dernier budget. La publicité met en scène des gens qui commentent entre eux l’actualité en lisant un journal. On y apprend que le gouvernement investit dans les écoles pour les jeunes et pour prévenir le décrochage scolaire, que le gouvernement réinvestit massivement dans la santé et que l’innovation est source de création d’emploi et que le gouvernement sera là pour appuyer nos entreprises. Le bonheur quoi!

Quand j’ai vu cette annonce publicitaire pour la première fois, j’ai été un peu étonné. Il est vrai que lors du dernier budget le gouvernement a choisi comme priorité les jeunes, la santé et les emplois. C’est aussi vrai que ce gouvernement a atteint non seulement l’équilibre budgétaire, mais il a réussi à générer d’importants surplus qu’il réinvestit dans ses priorités qui sont les nôtres. Rien à redire. Ce qui détonne un peu c’est l’enthousiasme des figurants dans cette publicité. Si une chose est bien fausse, c’est que l’on retrouve des gens enthousiastes à l’endroit des actions du gouvernement libéral de Philippe Couillard. Nous demandons à voir les résultats.

Le réinvestissement dans la santé n’a pas donné les résultats escomptés. Les salles d’urgence débordent, nos personnes âgées dans les CHSLD n’ont pas de meilleurs soins ni de meilleurs repas. Le maintien à domicile demeure un leurre qui repose beaucoup sur le sacrifice des proches aidants. En matière d’éducation, les écoles sont dans un piètre état. Le taux de décrochage scolaire fait du surplace et de nombreux enfants souffrent d’un manque de professionnels pour les accompagner dans leur scolarisation à la suite des coupes budgétaires des premières années du gouvernement Couillard. En ce qui concerne la création d’emploi et l’innovation, des progrès sont enregistrés, mais c’est bien plus l’affaire des entreprises privées que des gouvernements. D’ailleurs, le gouvernement n’a pas eu la main si heureuse dans ces interventions. Pensons à son intervention dans l’industrie du taxi avec UBER, l’aide financière à Bombardier qui s’est terminée dans les poches des actionnaires et des dirigeants et la timidité des ventes des avions de la CSeries. Sans compter notre incapacité à conserver les sièges sociaux chez nous comme celui de RONA où le transfert à LOWES a eu pour effet de désavantager de nombreux fournisseurs québécois.

Au minimum, devant des résultats si peu concluants, le gouvernement devrait de garder une petite gêne avant de faire le fanfaron dans des annonces publicitaires aux heures de grande écoute de la télévision pour nous vanter les mérites de ses actions. Nous n’en sommes qu’au balbutiement de résultats possibles et souvent improbables. Nous qui venons du pays de l’Austérie où nous avait conduits Philippe Couillard nous devrions nous méfier des mirages du désert. La seule réussite de ce gouvernement tient pour le moment dans la faiblesse de ses oppositions dans l’opinion publique. Il devrait se méfier, car cette opinion publique est changeante et elle peut virer de bord subitement. Pour vous en convaincre, parlez-en avec Thomas Mulcair…

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