L’imprévisible Donald Trump

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Date: 2 mai 2017
Auteur: Daniel Nadeau

La marque des 100 jours a été atteinte par le nouveau président Trump. Il a déployé toutes ses énergies de communicateur pour bien gérer en amont les commentaires des médias à l’endroit des cent premiers jours de sa présidence. Il a même pris la peine d’avertir par un tweet que quoi qu’il dise, les médias étaient pour le descendre en flammes au terme de ses premiers cent jours de présidence. Serait-ce de la lucidité ou de la paranoïa?

Tous les commentateurs l’ont noté ici comme aux États-Unis, les cent premiers jours de Donald Trump à la présidence des États-Unis d’Amérique sont caractérisés par l’échec, les virages brusques de politiques et une atmosphère lourde dans les relations du président avec la presse américaine et avec ses principaux alliés, dont le Canada.

Le président Trump a échoué dans sa tentative d’interdire le territoire américain à plusieurs ressortissants de pays musulmans ciblés par Trump comme des pépinières de terroristes islamistes. Les tribunaux l’ont empêché d’agir par décret. Même son idée de couper le financement aux villes refuges est contrée par les tribunaux.

Le plus retentissant échec de la présidence de Donald Trump est son incapacité à abolir l’Obamacare pour la remplacer par un système aussi généreux, mais qui coûterait moins cher. Le Congrès et le Sénat à majorité républicaine ont dit non à sa réforme. L’obtention des budgets nécessaires à la construction du mur sur la frontière du Mexique et des États-Unis tarde à se concrétiser même si le principal intéressé jure que c’est le Mexique qui va payer ce mur. Il faudra voir ces prochaines semaines si la réforme fiscale proposée par Trump obtiendra l’accord du Congrès et du Sénat. Comme on le constate, en politique intérieure, le règne de Trump ne détonne pas par ses succès. La seule grande réussite que l’on peut lui accorder c’est la nomination de Neil Gorsuch à la Cour Suprême américaine. Encore que pour y parvenir, il aura fallu changer la règle du 60 % pour celle du 50 %. Ce qui pourrait bien venir hanter les républicains dans les prochaines années. Cela reste à voir.

Sur le plan de la politique étrangère, on aura eu droit à tout et à son contraire. Une journée, Donald Trump est le meilleur ami de Vladimir Poutine, le lendemain, la Russie est un ennemi de la nation américaine. D’ailleurs, l’enquête est en cours sur les liens troubles de l’équipe de Trump et la Russie lors de la dernière campagne électorale. Trump s’est montré odieux avec l’Europe et tout particulièrement envers l’Allemagne. Seul le Royaume-Uni a trouvé grâce à ses yeux notamment à cause du Brexit. Il a aussi montré ses sympathies pour la candidate Le Pen en France qui est dans le dernier droit du combat avec Macron pour la présidence de la France.

Trump était contre l’OTAN et la Chine, mais aujourd’hui il trouve l’OTAN comme un outil indispensable et la Chine est devenue un partenaire sérieux des États-Unis surtout dans le dossier explosif de la Corée du Nord. Les relations avec le Mexique et le Canada sont en voie de détérioration rapide. Trump est à ouvrir l’espace politique nécessaire pour favoriser une plus grande place de la Chine dans l’économie nord-américaine. Ce qui est, bien entendu, contraire, aux intérêts américains. Le Mexique et le Canada n’ont pas d’autres choix devant le caractère imprévisible du président Donald Trump d’ouvrir les bras à la Chine dans un avenir proche. Tout particulièrement, le Canada aura intérêt à explorer les possibilités de renforcer les échanges économiques avec la Chine en remplacement de ce partenaire économique turbulent et imprévisible que sont devenus les États-Unis d’Amérique sous la présidence de Donald Trump. D’ailleurs, la seule prédiction que l’on peut avancer pour l’avenir de la présidence de cet homme d’affaires au profil politique atypique c’est qu’il est et sera toujours imprévisible…

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