Les fausses perceptions et l’économie

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Date: 27 septembre 2017
Auteur: Daniel Nadeau

La campagne électorale municipale à Sherbrooke débute à peine et déjà on peut voir poindre à l’horizon des perceptions qui sont à l’opposé des réalités. J’ai déjà mentionné ailleurs mon souhait que les candidats en présence lors de cette campagne électorale fassent le pari de la vérité et qu’ils respectent l’intelligence des électrices et des électeurs.

Par exemple, certains candidats en présence semblent pointer du doigt le manque de résultats dans le soutien à l’emploi industriel sous-entendant que l’on pourrait être plus efficace en matière d’attraction de nouveaux emplois, les bons emplois. Est-ce vrai que l’économie sherbrookoise pourrait être plus efficace pour attirer de nouveaux emplois? On peut toujours faire mieux, mais on doit se rendre à l’évidence que nos professionnels qui travaillent à notre développement économique font de l’excellent travail.

Coup sur coup, on vient d’annoncer l’implantation à Sherbrooke de deux nouveaux projets d’usine soit le projet Cooper Standard qui vient d’annoncer un nouvel investissement de 12,3 millions de dollars consolidant ainsi deux cent cinquante emplois dans le secteur manufacturier. Hier, c’était au tour de la compagnie Soprema d’annoncer un investissement de 42,8 millions de dollars et la création de soixante nouveaux emplois manufacturiers. Le Groupe Soucy Techno a aussi annoncé dans les dernières années d’importants investissements à Drummondville et à Sherbrooke et a créé plus de vingt nouveaux emplois à Sherbrooke. Cela sans compter les bilans annuels produits par Sherbrooke Innopole qui nous indiquent chaque année la création nette d’emplois industriels depuis de nombreuses années. Il y a aussi la compagnie Kruger qui vient d’annoncer un investissement de plus de cinquante millions de dollars pour consolider cinq cents bons emplois manufacturiers à Sherbrooke.

Est-ce suffisant? Cela permet-il d’ignorer que nous avons été impuissants pour attirer chez nous les investissements d’Ubisoft, de constater que certains de nos champions, tel Sherweb, prospèrent ailleurs ou que nous avons à faire face à une concurrence d’autres villes de la région et du Québec? La réponse brève est non. Néanmoins, on ne peut pas dire que Sherbrooke ne crée pas d’emplois, de bons emplois. Peut-on faire encore mieux?

Certes, il y a beaucoup à faire tout le temps pour assurer le développement économique d’une communauté comme celle de Sherbrooke. Comme bien d’autres endroits dans le monde, nous faisons face à des problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Les qualifications des gens ne répondent pas toujours aux besoins du marché du travail et nous avons de la difficulté à garder le cap sur des stratégies porteuses, mais qui demandent de la patience. Il en va ainsi de l’excellente stratégie des filières-clés qui avait été mise en place et qui cherchait à faire passer notre économie à une vitesse supérieure qui est celle de la création d’une économie à valeur ajoutée. Aujourd’hui, il semble que nous mettions moins d’efforts à l’atteinte du grand objectif de faire de Sherbrooke un pôle d’innovation reconnue partout.

Une chose est claire, c’est que le développement économique est une affaire de spécialistes et d’experts. Les choses tournent toujours mal quand les politiciens veulent se faire les champions du développement économique. Ce n’est pas leur rôle et au contraire les choses vont généralement mieux quand le politique se tient loin du développement économique.

Bref, à Sherbrooke, l’économie se porte relativement bien, mais nous avons un problème avec le niveau de salaires payés eu égard à la moyenne nationale. Cela s’explique par le fait que longtemps l’économie de Sherbrooke a été une économie de forte intensité de main d’œuvre dans les secteurs du textile et des secteurs mous. Nous avons migré vers une économie de sous-traitance pour de grands ensembles industriels. Nous avons encore le virage de l’économie à valeur ajoutée à faire. C’est un long chemin, mais nous sommes sur la bonne voie. L’entrepreneuriat est une clé essentielle à notre réussite et le projet Well inc. est un excellent exemple de ce qu’il faut faire même si tout n’est pas parfait. Le bœuf est lent, mais la terre est patiente…

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