La guerre de l’air

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Date: 28 septembre 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Il n’y a pas de doute possible. Les États-Unis, nos voisins et principaux partenaires économiques, viennent de déclarer la guerre commerciale au Canada et au modèle québécois. La décision du département de commerce américain d’imposer une surtaxe de 220 % sur les avions CSeries produits par Bombardier ne laisse planer aucun doute sur les intentions politiques de notre voisin américain.

Sur la foi d’une plainte suspecte de la compagnie Boeing qui n’était même pas un joueur dans le marché qui s’est conclu par la vente d’une centaine d’avions à la compagnie américaine Delta, les autorités américaines ont décidé de donner de la force au slogan électoral de leur président « America First ». Sans aucun scrupule, l’imposition de ces droits compensatoires par le département de commerce américain est une grave injustice envers le génie et l’innovation du Québec. Boeing s’est fait le complice du gouvernement américain dans cette affaire pour donner une tonalité particulière aux renégociations du traité de l’ALENA. Nous pouvons nous attendre au pire dans les prochaines semaines et les prochains mois. Le courant protectionniste décuplé chez nos voisins américains ne peut qu’affaiblir à court terme l’économie canadienne et faire de graves torts à toute sa population. De bonne foi, le Canada a accepté l’intégration de son économie à l’économie américaine et aujourd’hui tout est remis en question.

La crise de la CSeries va s’étendre aux alumineries, à la fabrication de jeux vidéo et à la cimenterie de Port-Daniel en Gaspésie. Nous sommes mal foutus et des lendemains de veille difficiles nous attendent. On peut espérer très peu des actuelles renégociations de l’ALENA dans un pareil contexte politique.

Dans un tel contexte, il serait temps que nous puissions considérer sérieusement nous tourner vers de nouveaux marchés en Asie et en Europe. Le traité de libre-échange qui vient d’entrer en vigueur avec l’Union européenne est un outil à la disposition de notre pays pour chercher à tirer profit de nouveaux marchés. Il faut aussi jouer intelligemment notre relation avec la Chine afin de venir contrecarrer les volontés revanchardes des Américains de Donald Trump. Il est peut-être temps de reconsidérer notre vieille relation d’amitié avec les États-Unis et de leur servir le même traitement qu’ils nous font subir. Il est vrai que nous ne pourrons jamais autant les atteindre qu’eux le réussissent, mais nous devons faire preuve de fierté et de détermination.

Si le département de commerce américain maintient sa ligne dure, il sera peut-être temps de considérer la fermeture des usines de Bombardier aux États-Unis et de mettre les 22 000 travailleuses et travailleurs américains qui dépendent de nous au chômage. Canada First!

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