Le ton badin de Jean Charest et l’opinion publique

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Date: 29 novembre 2017
Auteur: Daniel Nadeau

L’ancien premier ministre du Québec et l’enfant de Sherbrooke, Jean Charest a fait une intervention remarquée ce dernier weekend au congrès du Parti libéral du Québec à l’occasion de la célébration du 150e anniversaire de sa fondation.

Depuis certains commentateurs et des adversaires politiques ont exprimé de fortes réserves sur les propos badins que l’ancien chef du PLQ, Jean Charest, a tenus concernant les enquêtes de l’UPAC et la couverture de celles-ci dans les médias particulièrement, Jean Charest ne l’a pas mentionné, mais c’est évident, ceux de Québecor. La question qui se pose est la suivante : les propos de Jean Charest étaient-ils ou non déplacés dans les circonstances comme l’a prétendu le porte-parole de la Coalition Avenir Québec, François Bonnardel sur les ondes de TVA à l’émission de Mario Dumont lundi dernier.

Pour ma part, je suis d’avis que les propos de monsieur Charest ressemblent à du Jean Charest. Ceux qui le connaissent comme moi savent que Jean Charest est passé maître dans l’art de la dérision et il nous a souvent habitués à faire de l’humour sur des choses sérieuses. Il faut aussi mentionner que je ne suis pas d’avis que les propos de Jean Charest ont dépassé les bornes. Dans son allocution, il a badiné en disant qu’il surveillait les activités du gouvernement Couillard par la voie des médias et comme il le supposait les membres du Parti libéral du Québec suivaient les siennes par les mêmes moyens. Il a ajouté que même lui apprenait ce qu’il faisait dans les médias entendant par là que ce qui se retrouvait dans les médias était parfois non fondé.

Je ne veux pas trancher la question, mais je crois que monsieur Charest avait parfaitement le droit de dire haut et fort qu’il était en désaccord avec le fait que l’on faisait son procès en public en niant la présomption d’innocence en se fiant à des fuites savamment orchestrées par on ne sait quelles forces occultes. À tel point que l’UPAC elle-même enquête sur les fuites provenant de son organisation. Je suis aussi d’accord avec le fait que monsieur Charest sur un ton plus sérieux durant une mêlée de presse s’insurge contre le non-respect de la présomption d’innocence et le fait qu’il y a des fuites sur des enquêtes criminelles qui se retrouvent dans les médias. L’UPAC aussi est en désaccord et elle a même procédé à l’arrestation du député libéral Guy Ouellet sur ce type de préoccupations. Je trouve que monsieur Charest n’a pas dépassé les bornes et je trouve plutôt qu’il a fait preuve de courage en se tenant debout face à ses accusateurs et à visage découvert dans les médias.

Cela dit, on ne peut nier le fait que c’est pendant un gouvernement Charest que tout cela est arrivé. Il se peut donc que l’on puisse un jour lier ce premier ministre à certains débordements. C’est le travail de la justice et celui des enquêtes policières et des tribunaux. Je souhaite seulement que les enquêtes aboutissent et que l’on puisse enfin tourner la page sur cette période de notre histoire politique.

Il reste cependant qu’à la fin, le Parti libéral du Québec devra en porter les responsabilités devant les électeurs. C’est pourquoi je juge qu’aujourd’hui il est temps pour le Québec de se donner un gouvernement issu d’un autre parti que celui des libéraux. Il est temps que le Québec recommence à avancer et qu’il fasse la paix avec son passé. Une défaite du Parti libéral du Québec à la prochaine élection sera un bon pas dans cette direction.

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