Le départ de l’académicien d’Ormesson

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Date: 6 décembre 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Hier, Jean d’Ormesson, le journaliste, philosophe et écrivain, l’homme des médias et le vénérable membre de l’Académie française nous ont quittés à l’âge de 92 ans. « Le romancier est décédé d’une crise cardiaque à son domicile de Neuilly (Hauts-de-Seine), a précisé sa fille, l’éditrice Héloïse d’Ormesson. “Il a toujours dit qu’il partirait sans avoir tout dit et c’est aujourd’hui. Il nous laisse de merveilleux livres”, a-t-elle ajouté. »

Il y a beaucoup à dire de cet homme à l’esprit pénétrant, aux idées de droite et à la plume poétique. J’ai souvent lu le chroniqueur du Figaro qui me faisait parfois penser à Raymond Aron. Il était l’une des vedettes d’une pensée de droite accueillante en France. Jean d’O, comme on le surnommait, était aussi de tous les plateaux de télévision et il était un commentateur intéressant.

Jean d’Ormesson a surtout été un romancier. J’avais raffolé de son Histoire d’un Juif errant et de La douane de mer. Il avait un sens du récit et une écriture simple qui allait droit au cœur. C’était un grand romancier. C’est aussi avec une grande joie que j’ai lu son histoire de la littérature française et que j’ai littéralement dévoré son autobiographie qui a remporté le prix Jean-Jacques Rousseau l’année dernière, autobiographie intitulée : Je dirais malgré tout que cette vie fut Belle.

Membre de l’Académie française, il a mené le combat pour y faire admettre des femmes. Il a réussi en y faisant entrer la grande Marguerite Yourcenar en 1980. Sur le plan politique, il se disait un homme de droite avec des idées de gauche. Ce n’est guère étonnant qu’il ait noué de solides relations avec tous les présidents de la Ve République française notamment avec François Mitterand.

Le départ de Jean d’Ormesson laisse un grand vide pour celles et ceux qui aiment la littérature et le monde de l’écrit. J’ai sur ma table de chevet son recueil de chroniques de 50 ans de journalisme intitulé; Dieu, les affaires et nous. J’y trouve toujours d’intéressantes opinions, même si cela concerne la politique et la société françaises. Ce qui me réjouit le plus c’est que cet auteur, l’un de mes préférés toutes catégories confondues, part en nous laissant de merveilleux livres et il est aussi entré dans la collection de la Pléiade, ultime consécration pour un auteur, celle de faire partie du trésor de l’humanité lettrée de ce monde. Lire et relire Jean d’Ormesson est une façon de lui donner l’immortalité. Bon repos monsieur l’académicien…

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