Les Nonos de Justin Trudeau

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Date: 1 février 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Cette semaine, il y a eu la commémoration de l’assassinat de six hommes de confession musulmane à la mosquée de Québec. De vibrants témoignages ont été livrés par de nombreux dignitaires. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est fait remarquer par son questionnement à voix haute, fondé selon moi, sur le fait que nous avions peur d’utiliser le mot islamophobie. Certains commentateurs de la chose politique au Québec lui ont reproché d’avoir politisé l’événement. Ces accusations étaient d’autant plus fondées selon ces experts qu’il avait quelques minutes auparavant utilisé le qualificatif de nonos à l’endroit des membres de la meute. Des nonos avec des pattes de loup sur leur chandail qui distillent la haine auprès de la population.

Cette déclaration apparaît comme justifiée dans les circonstances malgré le caractère solennel de l’événement. D’ailleurs, la foule présente, si j’en crois les réactions entendues par le reportage télé en direct, a semblé acquiescer aux propos de notre premier ministre. Il est vrai que le ton et le contenu du discours de Justin Trudeau ce soir-là nous rappelaient l’irrévérence et la superbe des discours de son père, Pierre Elliott Trudeau. Je suis pour ma part à l’aise avec le fait que le premier ministre de mon pays pourfende l’ignorance, le mépris et l’intolérance de certains d’entre nous à l’endroit des Québécois de confession musulmane. Devant la résilience de celles et ceux qui se sont exprimés, il est rassurant d’entendre nos porte-parole déclarer que nous sommes contre la xénophobie et que nous dénonçons celles et ceux qui tiennent des propos offensants envers les gens de confession musulmane.

Il est vrai que la mouvance nationaliste québécoise a de la difficulté avec ces questions. Les mêmes types de difficultés que jadis cette même mouvance nationaliste a eues envers les Québécois de confession juive. Même si l’histoire ne se répète pas, il y a quand même une constante. Une certaine frange du nationalisme québécois a de la difficulté avec les valeurs de liberté religieuse et avec les différences. Les Nonos de Justin Trudeau n’en sont qu’un exemple. Espérons que le Québec contemporain saura grandir tout en affirmant clairement son caractère distinct au sein du Canada.

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