Les fausses nouvelles

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Date: 14 mars 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, les « fake news » ou les « fausses nouvelles » sont devenus un sujet récurrent de l’actualité. Dans son édition de Mars, la revue Science nous livre les résultats d’une étude du Massachussetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge aux États-Unis. Le journal Le Devoir a rapporté la nouvelle le 9 mars dernier dans un article intitulé Les fausses nouvelles se répandent vite.

Dans cet article, nous apprenons, selon les auteurs de l’étude, que les fausses nouvelles sont une arme importante de désinformation et de manipulation de l’opinion publique. On pressent qu’elles ont joué un grand rôle dans l’élection de Donald Trump et dans le référendum britannique sur le Brexit. Voici ce que raconte Soroush Vosoughi et ses collègues du MIT : « Les réseaux sociaux ont démultiplié la diffusion de l’information, mais on sait peu de choses sur la façon dont ils favorisent la dissémination des fausses informations. » (Le Devoir, 9 mars 2018)

Pour réaliser cette étude, l’équipe du MIT a étudié la diffusion de vraies et de fausses informations sur le réseau social Twitter entre 2006 et 2017. Au total, c’est 126 000 histoires relayées plus de 4,5 millions de fois par 3 millions de personnes qui ont fait l’objet de l’étude de cette équipe de recherche. (Le Devoir 9 mars 2018 et l’article de la revue Science de mars 2018). Et précision importante nous dit Le Devoir; « ces informations ont été classées comme “fausses” ou “vraies” par six organisations indépendantes de vérification de faits; leurs classifications ont été consensuelles dans 95 à 98 % des cas. » (Le devoir, 9 mars 2018)

Le résultat de cette étude indique clairement que les fausses nouvelles triomphent sur les réseaux sociaux et que c’est beaucoup plus facile de propager une fausse nouvelle qu’une vraie.

« Les fausses informations avaient 70 % de “chances” en plus d’être retweetées en “cascade” que les vraies. Alors qu’une histoire vraie était rarement diffusée à plus de 1000 personnes, le 1 % de fausses informations les plus virales se propageaient facilement à des groupes compris entre 1000 et 100 000 individus. La vérité mettait six fois plus de temps qu’une fausse nouvelle à atteindre 1500 personnes. Alors que la vérité n’était jamais retweetée au-delà de 10 fois, les fausses informations pouvaient être retweetées 19 fois; et ce, 10 fois plus vite qu’une vérité relayée seulement 10 fois. La catégorie de rumeurs la plus largement colportée était les nouvelles politiques. Venaient ensuite les légendes urbaines, puis les affaires économiques, le terrorisme, les sciences et technologies, les loisirs et enfin les désastres naturels » (Le Devoir, 9 mars 2018).

Que faut-il en retenir? Il faut faire preuve d’une grande prudence lorsque l’on s’informe à partir des réseaux sociaux et être de plus en plus préoccupé par l’existence d’une presse libre, critique et en bonne santé financière. Beaucoup de travail à faire pour améliorer notre vie démocratique…

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