La guerre des voisins

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Date: 1 juin 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Le diable est aux vaches. L’ineffable président américain Donald Trump fait encore des siennes. En imposant hier des tarifs sur l’acier et l’aluminium canadien, le président républicain vient de lancer un pavé dans sa propre mare. Motivé par ses intérêts politiques partisans, Trump cherche à assurer la réélection d’une majorité de républicains au Congrès et au Sénat en novembre prochain. Il veut s’assurer qu’aucune majorité démocrate ne vienne manœuvrer pour lui faire perdre son poste de président en lien avec les multiples enquêtes menées par le procureur spécial Robert Mueller. Là, on comprend les motivations politiques de Trump, mais cela n’explique pas l’incroyable bordel dans lequel il plonge non seulement l’économie américaine, mais aussi les relations américaines avec ses principaux alliés politiques dans le monde.

Tout cela se passe pendant que les négociations pour un nouveau traité de l’ALENA piétinent et que le Canada voit son économie, ses entreprises et les travailleurs canadiens pris en otage dans une valse politique américaine dont le GPS est totalement détraqué. Il est amusant de voir les déclarations des partis d’opposition à Ottawa blâmer le premier ministre Justin Trudeau pour son échec à négocier avec son voisin américain. Nous aimerions bien les y voir ces vaillants députés de l’opposition, tant conservateurs que néo-démocrates, naviguer dans ce tourbillon de décisions inconséquentes et incohérentes des États-Unis d’Amérique. Comment négocier avec un ami qui ne respecte aucune loi, aucun principe et qui tord la réalité en fonction de ses intérêts politiques du moment? Quelle attitude adopter devant une présidence américaine qui n’a rien à faire des intérêts de ses propres citoyens afin de renforcer une base électorale moutonnière et fidèle au pire président de toute l’histoire américaine?

L’opinion publique canadienne doit être solidaire derrière son gouvernement sur ce coup bas. Le Canada, plus que jamais, doit resserrer les liens avec ses alliés européens et asiatiques afin de contrer les velléités protectionnistes de notre ami et voisin américain. Il est nécessaire que tous les Canadiens fassent connaître aux Américains que nous sommes toujours leurs amis, mais nous ne pouvons accepter que l’on foule aux pieds les règles élémentaires du commerce international ainsi que le fairplay nécessaire à toute relation d’amitié.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a agi de façon intelligente et responsable dans ses relations avec son voisin américain depuis l’élection de Donald Trump. Le gouvernement libéral a adopté la politique de la modération et de l’entregent malgré les multiples sautes d’humeur et les bifurcations politiques de Donald Trump. Le temps est cependant venu de faire preuve de fermeté et de ne pas hésiter à prendre tous les moyens dans cette guerre entre voisins. Les mesures annoncées hier par Justin Trudeau et sa ministre Chrystia Freeland sont nécessaires pour faire entendre raison à ce mauvais voisin qui a oublié que nous sommes les amis et les alliés des États-Unis d’Amérique.

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