Incertitudes au Nouveau-Brunswick au lendemain de l’élection

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Date: 26 septembre 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Nous ne savons pas encore si le résultat de l’élection au Nouveau-Brunswick est un présage pour ce qui nous attend au Québec, mais il est clair que la situation qui prévaut chez la province voisine a de quoi titiller notre curiosité.

Au terme d’une campagne électorale chaudement disputée, les électrices et les électeurs du Nouveau-Brunswick ont fait connaître leur verdict. Ces résultats plongent la province dans l’incertitude. Alors que les libéraux de Brian Gallant ont remporté le suffrage universel, 38 % sur 32 % pour les progressistes conservateurs. Blaine Higgs et son parti ont remporté un siège de plus soit 22 contre 21 pour les libéraux. Les tiers partis soit l’Alliance des gens qui sont contre le bilinguisme de la province et le Parti vert ont récolté chacun trois sièges.

Le premier ministre sortant libéral, Brian Gallant, a fait savoir qu’il tentera de former le prochain gouvernement en vertu de sa victoire du suffrage populaire alors que le conservateur Higgs revendique la victoire en vertu du nombre des sièges obtenus. En clair, la joute politique deviendra constitutionnelle. L’appui des tiers partis, l’Alliance des gens et le Parti vert, devient essentiel à la désignation du prochain gouvernement. On sait que le parti qui formera le gouvernement devra obtenir la confiance de la chambre sur son discours du trône et maintenir cet appui lors du discours du budget qui sera présenté un peu plus tard.

Chose certaine, il semble évident que le Nouveau-Brunswick traversera une période de turbulences politiques qui ne se terminera qu’au terme d’une nouvelle élection qui devrait être plus tôt que tard. Néanmoins, étant donné la division de la société politique du Nouveau-Brunswick, il est loin d’être acquis qu’une nouvelle élection donnera des résultats fort différents.

Le résultat de cette élection témoigne du morcellement des forces politiques en cette époque du triomphe de la société du spectacle et de la montée du cynisme en politique. Au Nouveau-Brunswick comme au Québec, nous sommes à la croisée des chemins de notre vie démocratique. Une réforme en profondeur de nos institutions est nécessaire. Cette réforme doit être beaucoup plus large que le simple changement du mode de scrutin. Il faut aussi revaloriser le rôle du pouvoir législatif eu égard au pouvoir exécutif et faire une plus large place à l’équilibre entre la démocratie participative et la démocratie représentative. Ce qui est vrai pour le Nouveau-Brunswick et le Québec l’est aussi pour l’ensemble des démocraties libérales en Occident. Il s’agit de voir la catastrophe de la démocratie américaine pour s’en convaincre…

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