La rue contre l’opinion publique

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Date: 12 octobre 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Le Québec n’a pas encore fini de compter les votes des boîtes de scrutin que des gens ont pris la rue à Montréal pour réclamer la démission du gouvernement en attente et de son premier ministre désigné, François Legault. Le motif du verdict sans appel de la rue c’est la fausse accusation de racisme et de politiques discriminatoires à l’encontre du gouvernement même pas encore assermenté. Surréaliste…

Il est vrai que la Coalition avenir Québec a été élue avec un engagement clair de son programme qui vise à en finir avec le débat lancinant et pénible sur le port ostentatoire de signes religieux par les personnes en autorité dans la foulée des recommandations de la commission Bouchard-Taylor. Le dossier est explosif au Québec depuis la tentative du gouvernement péquiste de Pauline Marois de faire adopter au Québec une chartre des valeurs sur la laïcité. Plusieurs personnes, particulièrement des membres de la communauté musulmane, ont gardé de très mauvais souvenirs de cet épisode de notre vie politique.

Sans vouloir faire le débat dans ce billet, cela serait largement prématuré. Il n’y a pas de gouvernement de la CAQ encore, la personne responsable de ce dossier n’est pas encore connue et pire encore il n’y a pas de projet de loi devant nous. N’empêche que l’on peut commenter le ton de la manifestation du weekend dernier dans les rues de Montréal. S’il est vrai que les gens ont droit de manifester et que c’est un droit démocratique reconnu, il n’est pas moins vrai que l’on peut s’attendre à une certaine mesure dans les propos qui sont tenus par celles et ceux qui se revendiquent du pouvoir de la rue au nom de tous. Proférer des accusations de racisme, comparer le nouveau gouvernement à des régimes honnis de notre histoire me semble nettement exagéré.

D’autre part, si l’on veut insulter et vouer aux gémonies le gouvernement élu légitimement selon nos règles démocratiques avec une forte majorité et par le fait même, les Québécoises et Québécois qui l’ont choisi, le minimum c’est de nous le dire dans la langue officielle du Québec qui est le français. Cette manifestation était décorée de signes et d’affiches en langue anglaise. Cela est pour moi une double insulte. On décrie une décision démocratique majoritaire de la population du Québec et on le fait dans une langue étrangère à la société distincte que nous sommes. Si j’ai un conseil à donner à ces gens qui revendiquent le pouvoir de la rue, c’est de prendre soin de respecter la culture et la langue des méchants racistes que nous sommes nous les Québécois qui veulent que l’État soit laïque…

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