L’agenda-setting – concept clé de la compréhension des médias

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Date: 25 octobre 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Les médias décident des sujets qui meubleront l’espace public. Par leurs décisions éditoriales, ceux-ci influenceront l’opinion publique. Une variété de sujets qui jonchent l’espace public sont souvent montés en épingles par les médias. Nous n’avons qu’à observer le comportement actuel de la presse parlementaire avec le nouveau gouvernement où l’on cherche à mettre ce nouveau gouvernement dans l’embarras. Par exemple, toutes ces interpellations sur les difficiles questions de la laïcité en lien avec l’intention du gouvernement Legault de légiférer sur le port des signes religieux. Encore plus discutable, ce dossier concernant le ministre de la Famille et ses ennuis financiers afin de faire un lien pas évident du tout entre ses capacités de gestion en tant que ministre et la gestion de ses affaires personnelles. C’est pourquoi il est important de bien comprendre le fonctionnement des médias. Il faut s’interroger et garder l’esprit critique bien aiguisé si l’on veut comprendre comment certains faits deviennent des nouvelles. Comment les choix éditoriaux des responsables des médias font en sorte que ces nouvelles sont devenues part de notre monde, de nos discussions entre amis et en famille. C’est facile à comprendre si l’on tient compte du concept-clé de l’agenda-setting.

L’agenda-setting???

L’hypothèse de base est la suivante : les médias exercent un effet considérable sur la formation de l’opinion publique, en attirant l’attention de l’auditoire sur certains événements et en négligeant d’autres.

Les médias définissent ainsi le calendrier des événements et la hiérarchie des sujets qu’il note dans leur agenda. Ce qui entraine immanquablement que les auditeurs ou les téléspectateurs le notent aussi et le mémorisent à leur tour. En plus de l’ordre de présentation des nouvelles du jour (comme le dit Postman), le médiateur va influencer de manière plus voyante ses auditeurs par son commentaire verbal ou gestuel, par le montage, par les illustrations visuelles ou sonores qui seront choisies. Le récepteur se trouve ainsi soumis à une double influence : celle du choix du sujet et celle du commentaire sur le sujet. Par conséquent, la fonction des médias n’est pas de dire aux gens ce qu’ils doivent penser, mais sur quoi ils doivent porter leur attention. Ils proposent donc l’hypothèse suivante : il existe une relation entre l’ordre hiérarchique des événements présentés par les médias et la hiérarchie de signification attachée à ces mêmes problèmes de la part du public et des politiciens.

Sans nous en rendre compte, nous vivons tous les jours dans un univers spectaculaire qui pour une large part nous est imposé par les médias d’information. Tout praticien de relations publiques doit bien connaître cette théorie pour bien conseiller son client sur la meilleure façon d’insérer son message et son discours dans l’espace public. C’est pour cette raison que lorsque nous devons réfléchir au positionnement d’un client, à son message, nous devons considérer le tout du point de vue de l’intérêt public et des politiques éditoriales des médias que l’on veut rejoindre. L’information c’est vraiment le pouvoir!

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