Avec la CAQ, l’opinion publique québécoise peut enfin se concentrer sur les vraies affaires

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Date: 13 novembre 2018
Auteur: Daniel Nadeau

L’une des retombées les plus positives de l’élection d’un gouvernement majoritaire de la CAQ dirigé par François Legault c’est l’assainissement de l’atmosphère politique au Québec. J’en suis plus convaincu que jamais quand je ferme les dernières pages du dernier livre du journaliste et auteur Pierre Godin publié il y a quelques semaines chez Leméac : « Corruption, collusion, absolution. Quand Jean Charest tenait le volant ».

Pierre Godin est né en 1938. C’est un écrivain, journaliste et biographe. Il a fait ses études secondaires et collégiales au Séminaire de Québec. Détenteur d’un baccalauréat de sciences politiques de l’Université Laval et d’une maîtrise dans la même discipline à l’Université de Montréal, Pierre Godin a été reporteur à La Presse, chef de pupitre à l’hebdomadaire QuébecPresse, chef de l’information au quotidien péquiste Le Jour. Puis, il a collaboré au magazine L’Actualité avant de poursuivre sa carrière au journal où il fut directeur de l’information adjoint, chef de pupitre et chroniqueur politique au quotidien Le Devoir de 1986 à 1990.

Sa maison d’édition Boréal publie les notes suivantes sur sa carrière d’auteur : « Il est l’auteur de nombreux livres sur l’histoire politique du Québec, dont les biographies de Daniel Johnson et de René Lévesque, on lui doit également différentes émissions de radio et de télévision. Il a notamment écrit Le Procès de l’État-providence, série de onze émissions radiophoniques consacrée à la remise en question de l’État-providence en Europe, aux États-Unis et au Canada, et Trou de mémoire, série de huit émissions radiophoniques sur l’enseignement de l’histoire et l’ignorance des Canadiens et des Québécois au sujet de leur histoire. À la télévision, il a écrit, pour Radio-Canada, Louis Riel, docudrame télévisé d’une heure sur le chef des Métis de la Rivière rouge, ainsi que pour Télé-Québec ».

Son dernier ouvrage est publié chez Leméac et il est plutôt décevant. Il s’agit d’une synthèse des articles et des reportages qui ont été diffusés dans les médias imprimés et électroniques sous le thème de la corruption au Parti libéral du Québec. Il s’agit d’un long plaidoyer d’accusation à l’endroit de Jean Charest et du PLQ sans que l’on ait le droit d’entendre le point de vue des accusés. Un ouvrage qui a pour thèse que le Parti libéral du Québec était corrompu et que Jean Charest en fut le grand timonier. Un parti pris manifestement indépendantiste voile les yeux de l’auteur à qui l’on reconnaît un plus grand détachement et un esprit capable de plus de distance. Avec l’esprit critique en congé, Pierre Godin prêchera aux convaincus, mais il ne convaincra personne avec un plaidoyer aussi cousu de fils blancs.

Un exemple me suffira pour illustrer mon propos et il s’agit de son commentaire concernant les chances de la CAQ de former le prochain gouvernement. Godin écrit : « Le plus mortifiant pour les deux “vieux partis” reste que le transfuge François Legault, qui a rompu avec le PQ pour fonder son propre parti, caracole largement dans les sondages… Cependant, la flambée de François Legault n’est qu’un feu de paille qui, prédisent les gérants d’estrade de la scène politique, ne brûlera pas longtemps, une fois passé l’effet d’annonce de la formation du nouveau parti, La Coalition avenir Québec. »  (Pierre Godin, Corruption, collusion, absolution. Quand Jean Charest tenait le volant, Montréal, Leméac, 2018, p. 280). Ce livre a été rendu disponible le 12 septembre dernier. On remarque un peu de paresse pour une mise à jour des commentaires de l’auteur. On retrouve ce même laxisme un peu partout dans le récit de l’auteur.

L’ambition de Godin traduite en page in quarto par son éditeur n’est vraiment pas atteinte. Lisons ce que nous aurions dû retrouver : « Dans cet ouvrage volontiers pamphlétaire, Pierre Godin chronique l’un des moments les plus controversés de la vie politique québécoise et s’attache, à travers un portrait sans concession de l’ère libérale et de ses acteurs, à décortiquer (sic) et exposer une gouvernance minée par la corruption érigée en système (sic et resic). Quand, au faîte de son impopularité, le chef des libéraux répétait qu’en ces temps difficiles, il ne devait y avoir qu’une seule paire de mains sur le volant, il s’agissait bien sûr de la sienne… » (Ibid. 311 p.)

C’est pourquoi nous devons aujourd’hui nous réjouir que le gouvernement actuel n’ait rien à voir avec ces histoires même si une partie de cette nouvelle formation, l’ADQ, a aussi été atteinte par la maladie. Cela permet d’aborder les discussions politiques d’un œil nouveau et de laisser à la police et aux tribunaux le soin de faire la lumière sur les zones d’ombres encore présentes de cette époque et de nous concentrer sur les vraies affaires : l’économie, l’environnement et l’avenir de la nation québécoise.

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