La puanteur des égouts

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Date: 21 février 2019
Auteur: Daniel Nadeau

Nous vivons dans une drôle d’époque. Celle-ci est caractérisée entre autres choses par le manque de civilité et par la perversion d’esprits malades. Comment penser autrement à la suite de la recrudescence de l’antisémitisme en France ? Ce dernier weekend, le philosophe Alain Finkielkraut a été pris à partie par un manifestant gilet jaune qui a vitupéré : « Barre-toi, sale sioniste de merde. Tu es un haineux et tu vas mourir, tu vas aller en enfer ! […] Nous sommes le peuple, la France, elle est à nous ».

L’idée ici n’est pas d’ajouter notre voix à l’analyse de cet épisode honteux en l’attribuant à la mouvance islamiste ni pour tenter de discréditer le mouvement des gilets jaunes. Ce qu’il faut dénoncer c’est la perversion de ces esprits malades, quelles que puissent être les causes leur servant de paravent pour justifier leur ignominie.

Ce n’est pas mieux chez nous alors que le réseau TVA a dû retirer de son site Web la nouvelle concernant le décès de sept enfants syriens qui sont morts dans un incendie dans la région de Gatineau. On retrouvait à la suite de cette nouvelle tragique des commentaires haineux inacceptables. Je suis encore sous le choc de voir tant de haine s’exprimer ouvertement dans une société comme la nôtre pourtant paisible.

On peut bien mettre la faute sur les réseaux sociaux, mais il faut aller plus loin dans notre analyse. Ce n’est pas vrai que l’on doit tolérer de telles paroles dans notre société et dans notre monde. Il est temps que l’on mette de l’ordre dans cette société et que l’on inculque à tous les citoyennes et à tous les citoyens un minimum d’éducation à la civilité et à la politesse. Ce n’est pas vrai que tout se vaut et que la liberté d’expression permet du grand n’importe quoi. Je laisse aux avocats à leurs avocasseries qui débattront de la Charte des droits et du bien-fondé de la liberté d’expression. Moi, en ce qui me concerne, je suis plutôt d’avis que la liberté d’expression s’arrête où commence celle des autres.

Nous devons nous mobiliser et dire tolérance zéro envers ces esprits dérangés et pervers. Ces grands malades qui s’ignorent. Il est temps que l’on cesse d’insulter ou d’offenser les autres sous le prétexte que nous avons droit à notre opinion. Ce n’est pas une lutte contre l’antisémitisme ni contre le racisme qu’il faut mener, mais une lutte contre les imbéciles et contre l’incivilité. Dans nos relations quotidiennes, sur nos réseaux sociaux, disons tolérance zéro envers celles et ceux qui sont des destructeurs de notre vivre-ensemble. Nous devons combattre la puanteur qui émerge des égouts et ne plus tolérer l’incivilité. Nous devons réapprendre à respecter les autres. Cela est une tâche urgente. Il faut veiller à y mettre de l’ordre maintenant.

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