Les bons et les mauvais emplois

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Date: 6 juin 2019
Auteur: Daniel Nadeau

Le premier ministre François Legault ne nous a pas habitués à cette façon de se mêler dans les cordes de sa raquette. Depuis son arrivée au pouvoir, François Legault a toujours su trouver les mots justes pour décrire les situations politiques auxquelles il devait faire face. Bien sûr, il y a un monde entre critiquer le gouvernement et en être à la tête. Du temps où il était chef de la seconde opposition, François Legault s’est fait le champion de la défense de l’économie québécoise. On n’a qu’à rappeler ses violentes sorties contre le gouvernement libéral de Philippe Couillard sur la vente de Rona au géant Lowe’s ou encore ses critiques envers la vente des restaurants de St-Hubert BBQ à un géant ontarien.

Le premier ministre François Legault pense un peu différemment à la lueur de ses déclarations des derniers jours. Ainsi, le Groupe Maurice ne compte pas parmi les priorités du gouvernement. Soit, cela ne constituait pas un dossier pour Investissement Québec, mais pourquoi pas un investissement stratégique du volet immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il semble que cela aurait été un investissement avisé du gestionnaire de nos fonds de retraite pour s’assurer que les profits du Groupe Maurice restent au Québec. Il semble que monsieur Legault n’aime pas l’immobilier.

Plus stratégique néanmoins, c’est la nouvelle de la vente par Bombardier de sa plate-forme de production du CRJ, situé au Québec et dans le secteur de l’aéronautique. Le silence du gouvernement dans ce dossier est plus inquiétant. Il s’ajoute à cela les dossiers de la vente d’Air Transat à Air Canada, concurrencée à présent par une offre du Groupe Mach et celui du groupe Vélan. Pour venir ajouter à l’assiette déjà trop pleine, des actes hostiles du gouvernement chinois envers le porc québécois et les mises à pied annoncées par le Groupe TVA viennent amplifier les turbulences économiques au Québec.

Pour un gouvernement élu avec l’intention de faire réussir le Québec sur le plan économique, il y a la matière à mettre en œuvre une stratégie pour endiguer ces mauvais jours qui s’annoncent pour l’économie du Québec. À tout le moins, un bon plan de communication qui pourrait éviter à monsieur Legault de donner des cours publics de développement économique où il essaie de faire la distinction entre secteur stratégique et secteur traditionnel et surtout entre les bons et les mauvais emplois. J’ai entendu monsieur Legault dire à maintes reprises qu’il voulait créer de bons emplois à 40 000 $ au Québec, mais de là à dire à 200 personnes et à leurs familles que c’est une bonne chose qu’ils perdent leur emploi, cela manque d’empathie et c’est une erreur que monsieur Legault doit corriger le plus tôt possible. Une personne qui perd son emploi au Québec a besoin de savoir que son premier ministre s’en soucie et qu’il va tout faire pour éviter de telles situations. Il n’a pas à se faire dire que c’était un mauvais emploi et tant mieux s’il est délocalisé vers l’Inde. Ouch !

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