Les ritournelles et les candidats toxiques

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Date: 17 septembre 2019
Auteur: Daniel Nadeau

Ceux qui lisent mes chroniques que je publie chaque mercredi dans le journal Internet EstriePlus seront étonnés de ce blogue. Dans la prochaine chronique, je dénonce la couverture média de la présente campagne électorale en reprochant le fait qu’ils s’attachent à l’anecdotique plutôt qu’à l’essentiel. Alors que la civilisation occidentale dont nous sommes partie intégrante est en crise profonde de légitimité, d’inégalités et que la démocratie représentative ne parvient plus à rassembler autour d’un vouloir-vivre commun, nous nous intéressons à des futilités concernant le passé des candidats en présence surtout chez les conservateurs d’Andrew Scheer et les verts d’Élizabeth May.

Imaginez, la semaine dernière on a fait les manchettes avec le passé d’un candidat qui avait été condamné pour alcool au volant, il y a 27 ans. Il y avait, soyons bons joueurs, des cas plus préoccupants de propos homophobes, racistes, antisémites et même anti-canadien-français. Pas étonnant qu’Andrew Scheer ait jugé utile de tenir une conférence de presse en pleine nuit dans le vol de son avion. Les chefs de partis et les formations politiques ont la responsabilité de régler ces questions en amont. Ce qui est mis en doute dans de tels cas ce n’est pas tant le jugement des chefs, mais plutôt le professionnalisme de leur organisation.

Hier et durant le weekend, la manchette était les ritournelles du Parti libéral de Justin Trudeau. Je ne veux pas m’étendre sur le sujet, mais en 2019 offrir une mauvaise traduction qui n’a pas de sens pour affirmer sa foi dans le bilinguisme du pays n’est pas la trouvaille du siècle. Il aurait mieux valu utiliser la version anglaise qui est excellente qu’une mauvaise traduction. Idéalement, c’était d’avoir une traduction de qualité de cette ritournelle. Ce qui sera fait avons-nous appris hier en fin d’avant-midi de la part des autorités libérales.

Tout cela n’aura pas d’effets réels sur les résultats de la campagne électorale, mais cela traduit un bruit de fond qui n’est pas infondé. Pour les conservateurs de Scheer, cela indique que son parti est constitué de gens qui ont des opinions plus à droite que la population canadienne. On peut voir les effluves de l’ancien Reform Party dans ces événements. Pour le Parti libéral de Justin Trudeau, cela dénote que les conseillers près du chef Trudeau n’ont pas une sensibilité à fleur de peau pour le fait français et le Québec. Cela mène à de mauvaises traductions de ritournelles, mais aussi parfois à une méconnaissance de la dynamique politique québécoise qui incite le chef à faire des déclarations fermes sur des sujets délicats comme la loi 21. Cela pourrait avoir des conséquences plus graves que de mauvaises traductions de ritournelles sans signification.

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