Nos amis les Catalans

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Date: 30 octobre 2019
Auteur: Daniel Nadeau

Les violences continuent de faire rage en Catalogne en Espagne. Les rues de Barcelone donnent droit à un spectacle triste et de mauvais goût où l’on peut voir la violence de l’État espagnol s’abattre sur les manifestants qui revendiquent pourtant le simple droit démocratique de créer leur propre État. Comme dans de nombreux événements du genre à notre époque, les manifestations pacifiques sont relayés la nuit tombée par des manifestants violents, des casseurs qui viennent en quelque sorte délégitimer aux yeux d’une certaine opinion publique la force tranquille que représente le peuple catalan dans son combat pour une plus grande autonomie voire son indépendance.

S’il y a un peuple sur cette terre qui devrait comprendre les enjeux que posent les questionnements sur son avenir politique, c’est bien le peuple québécois. Nous avons dans un contexte démocratique exercé deux fois plutôt qu’une notre droit de choisir l’avenir du Québec au sein du Canada. À chaque occasion, le Québec a choisi de poursuivre sa route dans le Canada. Reste que nous pouvons être perplexe devant l’attitude du Parti libéral du Québec et de son chef intérimaire Pierre Arcand qui n’ont pas cru bon d’appuyer une motion déposée par Québec solidaire et appuyée tant par le Parti québécois que la Coalition avenir Québec qui déplorait la répression des élus et des militants indépendantistes en Catalogne. Cette motion s’inscrivait dans les suites des peines de prison imposées par la justice espagnole contre les élus catalans pour avoir commis le crime d’organiser et de tenir un référendum sur l’indépendance de la Catalogne. C’est incompréhensible et inacceptable.

À la limite, on peut comprendre la réticence du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de ne pas vouloir s’immiscer dans les affaires internes d’un État allié du Canada. Je dis à la limite, car le comportement de l’État espagnol est condamnable dans cette affaire et l’on aurait pu s’attendre à une plus grande solidarité de la part de la communauté internationale notamment européenne avec le concept de droits démocratiques des Catalans.

Le Parti libéral du Québec n’a aucune excuse de ne pas se coller à sa position habituelle sur une telle question qui reconnaît le droit à l’autodétermination des peuples a fortiori celui du peuple québécois. Un droit qui a été, faut-il le rappeler, réaffirmé haut et fort par le chef libéral et premier ministre du Québec, Robert Bourassa, à l’Assemblée nationale du Québec le 22 juin 1990, au lendemain de l’échec de l’Accord du lac Meech. Robert Bourassa avait alors déclaré : « Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement ».

Cette déclaration réaffirmait clairement le droit à l’autodétermination du peuple québécois. Quand on évoque la rupture des libéraux avec leur héritage et leur propre histoire qui a conduit au décrochage de la population francophone avec eux c’est de chose comme celle-là dont nous parlons. Vivement un parti qui retrouve sa mémoire et ses racines.

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