Journée difficile au bureau pour le ministre Roberge

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Date: 5 novembre 2019
Auteur: Daniel Nadeau

Hier, c’était le début de la commission parlementaire sur l’étude du projet de loi 40 qui vise à abolir les commissions scolaires telles que nous les connaissons aujourd’hui pour les remplacer par des conseils d’administration de parents et de gens des milieux socio-économiques cooptés par ces derniers. Une réforme majeure de la gouvernance scolaire qui s’est décidée sans consultation aucune avec le milieu.

Il n’est pas étonnant que les représentants de la Fédération québécoise aient dénoncé cette initiative du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, mais l’angle retenu peut mener à se poser des questions. Le président de la FCSQ, Alain Fortier a déclaré : « Nous dénonçons d’entrée de jeu ne pas avoir été consultés par le ministre sur ses intentions avant le dépôt du projet de loi. Instaurer un changement de gouvernance de cette envergure, sans consulter au préalable ses partenaires, ne rassure pas beaucoup sur la capacité du ministre à écouter et à ne pas s’entêter sur sa promesse électorale. » Pour ce dernier, le projet de loi 40 est une réforme centralisatrice, déconnectée et bureaucratique.

La FCSQ n’était pas seule à décrier le projet de Loi du ministre hier. Les représentants des syndicats ont tour à tour comparu et demandé au ministre de surseoir à son projet et de mener une vaste consultation sur les priorités du monde de l’éducation. Le représentant de la FAE, Sylvain Mallette a même avisé que son syndicat entendait mener des actions lourdes de mobilisation si le ministre persiste dans sa volonté d’imposer ses vues au monde de l’éducation en matière de gouvernance scolaire.

Le problème de fond avec cette réforme du ministre Roberge c’est qu’elle ne repose sur aucune étude, aucune réflexion sérieuse. Elle ne vise qu’à « livrer » sous forme de réforme de structure une vieille lubie de la défunte Action démocratique du Québec de Mario Dumont qui voulait abolir les commissions scolaires. Ce qu’il faut rappeler cependant c’est que la volonté de Mario Dumont à l’époque était d’abolir la structure pas la changer de nom. Pour l’ADQ de l’époque, cela signifiait la mise à pied de tous les employés des commissions scolaires et la mise en vente des édifices administratifs lui appartenant. Le projet de loi du ministre Roberge est à des lieux de cette vision simpliste défendue jadis par l’ADQ, mais elle n’en est pas moins une réforme centralisatrice, qui abolit les contrepouvoirs utiles et qui vient affaiblir la démocratie régionale et le pouvoir local.

Hier, ce fut une mauvaise journée pour le ministre Roberge et sa réforme, il n’y a aucun doute qu’il en connaitra de meilleures au cours des prochaines semaines lorsque les parents viendront témoigner. Ces derniers devraient se méfier cependant, car le projet de Loi 40 ne transfère aucun pouvoir réel vers les écoles et c’est le ministre et les fonctionnaires qu’ils nommeront qui seront les vrais maîtres de nos écoles, pas les parents. Il sera intéressant de suivre la suite des choses. Contrairement aux idées reçues, je crois que la réforme de la gouvernance scolaire du ministre Roberge ne passera pas comme une lettre à la poste. Après les maternelles quatre ans, le projet de loi 40 pourra lui aussi devenir une source d’inquiétudes et de préoccupations pour le gouvernement Legault.

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