Pleins feux sur l’indépendance

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Date: 11 novembre 2019
Auteur: Daniel Nadeau

Ce dernier weekend, le Parti québécois tenait son congrès de « refondation ». Contrairement à ce que nous a habitué ce parti, il n’y a pas eu de drames existentiels qui ont marqué les délibérations de cette dernière fin de semaine. Pas de débats autour de querelles sémantiques sur les « conditions gagnantes », « quand le temps viendra », etc. Au contraire, le Parti québécois a fait son virage Martine Ouellet en affirmant haut et fort qu’il ne voulait plus gouverner une province, mais faire un pays. C’est un changement substantiel de son positionnement et qui tranche avec celui de son parti frère à Ottawa, le Bloc québécois, qui a fait exactement le contraire. Ce que lui a d’ailleurs reproché publiquement la nouvelle passionnara de l’indépendance Martine Ouellet.

Autre nouveauté qui mérite d’être mentionnée c’est l’élection pour la première fois un président issu des communautés culturelles, Dieudonné Ella Oyono. Gabonais d’origine monsieur Ella Oyono est un économiste de formation qui travaille à la Ville de Montréal et est chargé de cours à l’UQAM.

Ce virage en faveur de l’indépendance est un premier jalon de la refondation. Cela sera suivi par d’autres gestes, par exemple la revue de l’image de marque et du nom de la formation politique. Néanmoins, cette intention claire de ne plus vouloir gouverner le Québec dans le cadre canadien est une donnée qui a des chances de marquer le paysage politique québécois. Cela pourrait permettre au PQ de renouer avec sa véritable nature d’être un parti d’idées plutôt qu’un parti de pouvoir. Cela risque de laisser la place libre au PLQ et à la CAQ comme partis de pouvoir et il y aura toujours une concurrence entre le Parti québécois et Québec solidaire pour jouer le rôle d’être la conscience souverainiste et progressiste du Québec. Deux consciences c’est peut-être trop pour une si petite démocratie. À terme, l’un des deux partis qui se concurrencent la fonction d’être notre conscience comme l’a fait longtemps le NPD sur la scène canadienne devra tôt ou tard disparaître. En ce moment, les augures ne favorisent pas nécessairement le Parti québécois. Mais comme le dirait le premier ministre Legault, on verra…

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