Les libéraux à Sherbrooke

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Date: 22 novembre 2019
Auteur: Daniel Nadeau

Les partisanes et les partisans du Parti libéral du Québec envahiront Sherbrooke ce prochain weekend pour tenir leur conseil général. Cet événement sera un moment fort de la vie de ce parti puisque cela sera le lancement officiel de sa course au leadership pour trouver un successeur à Philippe Couillard. Le choix de Sherbrooke fait sourire, car c’est le bastion d’un ancien chef dont les médias parlent beaucoup Jean Charest. C’est les électeurs de ce comté qui lui ont signifié en 2012 son congé. La région de l’Estrie a longtemps été un château fort libéral. C’est donc une formation politique plein de nostalgie symbolique qui rendra visite à Sherbrooke durant cette fin de semaine.

Lors de ce conseil général, les libéraux réunis assisteront aussi à l’annonce de la candidature du maire de Drummondville, Alexandre Cusson que certains libéraux voudraient nous présenter comme une sorte de sauveur. La nouvelle saveur du mois qui serait capable, selon le spin que les libéraux veulent nous faire croire, de reconnecter le PLQ avec la population francophone des régions. Grosse commande pour un maire d’une ville plutôt modeste, Drummondville qui a rarement voté libéral. Drummondville c’était plutôt un bastion souverainiste tant sur la scène provinciale que sur la scène fédérale. Bastion qui était le royaume des Jutras sous le leadership avisé de Francine Jutras qui a été une mairesse significative pour sa ville et qui a laissé une marque durable au Québec et à L’UMQ dont elle a assumé la présidence.

Il est vrai que monsieur Cusson a lui aussi occupé la fonction de président de l’UMQ, mais il a occupé ce poste par accident en quelque sorte à la suite de la défaite surprise du maire de Sherbrooke et président de l’UMQ, Bernard Sévigny. Bref, Alexandre Cusson est un personnage public compétent, mais il ne m’apparait pas avoir la stature d’un premier ministrable. Encore moins de le comparer à Robert Bourassa qui contre toute attente a réussi à reconquérir le pouvoir après une défaite cuisante en 1976 aux mains du Parti québécois de René Lévesque.

En plus de se reconnecter avec les Québécoises et les Québécois, les membres du Parti libéral du Québec auront la difficile tâche d’articuler une vision du Québec qui tiendra compte du nationalisme qui semble avoir la cote ces temps-ci au Québec. La tâche est titanesque et cela passe obligatoirement par une position constitutionnelle claire du PLQ qui sera autre chose que de plier l’échine devant un Canada qui est peu soucieux de reconnaître la nation québécoise ou si vous préférez le caractère distinct du Québec.

Il est clair que nous n’avons pas quelqu’un avec qui entreprendre un dialogue sur ces questions, mais il faudra un peu forcer le jeu. C’est la seule avenue possible aux libéraux du Québec pour prouver aux Québécois qu’avant d’être des libéraux, les membres du PLQ sont des Québécois épris du désir de faire rayonner le caractère distinct de la nation québécoise ici comme ailleurs. Tâche qui demandera du temps, beaucoup de temps. Nous surveillerons attentivement les délibérations de ce parti à Sherbrooke. Peut-être celles-ci prouveront que nous avions tort. À suivre…

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