Andrew Scheer au pilori

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Date: 27 novembre 2019
Auteur: Daniel Nadeau

C’était prévisible, le chef du parti conservateur Andrew Scheer devra démissionner au cours des prochains jours. C’était écrit dans le ciel à l’encre électorale depuis la défaite des conservateurs aux mains des libéraux de Justin Trudeau.

Andrew Scheer avait été élu chef par défaut dans une course où les principales personnalités conservatrices avaient passé leur tour. Toutes et tous avaient parié sur une réélection facile de Justin Trudeau pour un second mandat. Or, voilà que l’actualité politique a favorisé les conservateurs et l’alternance. La descente aux enfers des libéraux de Justin Trudeau a commencé avec son voyage en Inde puis s’est poursuivi à la faveur de l’affaire SNC-Lavalin. Justin Trudeau et son gouvernement malgré une conjoncture économique favorable et un bilan somme toute impressionnant sont venus bien près de perdre la dernière élection. La seule raison qui explique la victoire des libéraux c’est la contre-performance d’Andrew Scheer et la mauvaise campagne électorale des conservateurs.

Même si on fait les gorges chaudes avec les hésitations d’Andrew Scheer sur les questions morales comme l’avortement et le mariage de gens du même sexe, le problème des conservateurs est plus profond. Même des conservateurs ancrés dans l’ouest pétrolier canadien ne peuvent faire l’économie de se doter d’un programme sérieux en matière de luttes aux changements climatiques. Par ailleurs, poursuivre de tenir un discours de responsabilité fiscale dans un monde où les économistes les plus réputés jugent que le déficit n’est plus à l’agenda des électeurs. Ces économistes nous disent que ce qu’il faut prendre en compte c’est le pourcentage de la dette sur le produit intérieur brut, pas le montant de la dette qui ne veut plus dire grand-chose dans un monde où le Canada fait figure des pays à l’économie la mieux gérée dans les pays du G7.

Andrew Scheer était un chef de transition. Il a un discours qui est clairement un discours passéiste. Il doit donc partir s’il ne veut pas entraîner son parti dans sa chute. Ce n’est pas une décision difficile étant donné les circonstances, c’est la seule option possible.

Andrew Scheer a beau dire qu’il a obtenu plus de votes que les libéraux au Canada, qu’il a amélioré la performance des conservateurs en termes de sièges. C’est vrai, mais ce n’est pas suffisant. Il devait gagner. Comme il a perdu, il doit aujourd’hui partir.

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