Une femme à la tête d’Hydro-Québec

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Date: 3 avril 2020
Auteur: Daniel Nadeau

Par les temps qui courent, rares sont les nouvelles qui parlent d’autre chose que de la crise de la pandémie du coronavirus. Si bien qu’il ne faut pas bouder notre plaisir de commenter l’annonce du gouvernement Legault concernant la nomination de madame Sophie Brochu à titre de nouvelle présidente-directrice générale d’Hydro-Québec. Cela a été annoncé hier par le gouvernement à l’issue du Conseil des ministres où la nomination de madame Brochu a été entérinée.

Femme éminemment respectée du milieu des affaires, madame Sophie Brochu a dirigé pendant 12 ans Gaz Métro devenue Énergir. Elle a su diversifier les activités de cette entreprise gazière tout en la laissant dans une excellente situation financière. À la suite à son départ de la direction d’Énergir, le nom de madame Brochu avait circulé comme candidate potentielle à la tête de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Madame Brochu a déclaré au journal Le Devoir qu’elle entrevoyait son mandat avec une « grande humilité et beaucoup d’enthousiasme. En ces temps où la notion de service public prend tout son sens, je rejoins, à Hydro-Québec, des milliers d’hommes et de femmes qui sont passionnés par leur métier et qui sont, plus que jamais, déterminés à innover pour aider leurs clients, appuyer leurs communautés et participer au rebond économique du Québec. » « La société d’État compte près de 20 000 employés. »

Il faut dire que les défis sont grands à Hydro-Québec. Disposant de surplus énergétique important, le principal défi d’Hydro-Québec c’est de réussir à vendre cette énergie dans le cadre de la vision du premier ministre Legault de faire du Québec une batterie énergétique de l’Amérique du Nord. Ce qui ne semble pas si facile puisque l’Ontario trouvait préférable aux dernières nouvelles de réinvestir dans le secteur nucléaire et que les obstacles venant des communautés locales à la construction de pylône viennent entraver nos ententes avec les États américains limitrophes. Il y a aussi toute la question de la construction de nouveaux barrages en lien avec les défis que pose le discours environnemental qui souhaite que la société d’État mise sur l’économie de la ressource en posant des actions pour diminuer la consommation d’électricité.

Par ailleurs, les débats liés à la lutte aux changements climatiques qui postulent une électrification des transports au Québec et le rôle attendu d’un outil économique puissant comme pourrait l’être Hydro-Québec dans la relance de l’économie post-pandémie constitueront des défis de taille à la hauteur du talent et de la réputation de madame Sophie Brochu. Ce qu’il faut dire c’est que le talent de madame Brochu importe plus dans les présentes circonstances que le fait que c’est la première fois qu’une femme dirigera Hydro-Québec. Sur cet aspect, un seul commentaire : il était temps. Nous sommes en 2020…

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