Apple le géant sympathique? Pas tant que cela…

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Date: 28 avril 2015
Auteur: Daniel Nadeau

Dans mon portefeuille d’actions pour la retraite, j’ai eu le bonheur d’acquérir des actions d’Apple il y a plusieurs années. Ce fut une excellente décision. Mon capital a beaucoup fructifié tout comme celui de la compagnie. La valeur boursière d’Apple est de 727 milliards de dollars. Les trois derniers mois de 2014, elle a vendu 34 000 iPhone par heure dans les 130 pays où son produit est en vente. Comme le rapporte le correspondant à l’étranger de la revue française l’Obs, dans sa livraison du 23 avril dernier, « Sur les quatre derniers trimestres, elle (Apple) affiche un chiffre d’affaires cumulé de 200 milliards de dollars et un bénéfice net de 44 milliards… Elle est assise sur une montagne de cash 180 milliards de dollars… » (p. 34, l’Obs 23 avril 2015, no 2633).Apple

Apple est une entreprise puissante qui a changé à jamais nos vies avec ses appareils. Derrière l’apparente simplicité du design de ses différents produits, cette entreprise a totalement changé nos rapports avec la technologie. C’est une illusion. Derrière chacun de ses produits, on y retrouve une effarante complexité comme l’affirme, Fred Turner, professeur en communication à l’Université de Stanford en Californie aux États-Unis : « Les gens qui croient comprendre leurs produits sont à côté de la plaque. Se servir d’une appli, ce n’est pas la même chose que de programmer un iPhone. Toutes les technologies sont des portails qui nous lient à une corporation, et quand je me sers d’un iPhone ou d’un iPad, j’entretiens une relation avec Apple, ils utilisent mes données. » (p. 34, l’Obs, no 2633, avril 2015).

Mais plus important encore à comprendre c’est que les produits d’Apple ont provoqué une véritable révolution dans nos vies. À cause et avec leurs produits, nous ne voyons plus une série d’activités de la même façon. Que ce soit le travail, la communication, la culture. Avec la révolution créée par les produits d’Apple, copiés, mais jamais imités parfaitement par de nombreux autres, nos vies ont changé. Notre rapport à la culture et à la création a été remodelé du tout au tout.

Munis d’un iPhone ou d’un iPad, nous avons une clé avec nous en tout temps pour accéder à un portail nous permettant d’entrer dans le cyberespace. La différence entre le monde virtuel et la réalité est de plus en plus ténue. L’introduction de la nouvelle trouvaille d’Apple, l’Apple Watch, fait un pas de plus vers le rétrécissement de l’espace entre le monde réel et le monde virtuel. Grâce à ses senseurs prenant en compte notre forme physique, nos performances sportives par exemple, un pas de plus est fait vers un chevauchement plus étroit entre le monde virtuel et le monde réel. Comme l’affirme le futurologue de la Silicon Valley, Paul Saffo : « nous nous dirigeons inévitablement vers un monde où le virtuel et la réalité se chevaucheront complètement, où il sera impossible de dire où finit l’un et où commence l’autre… La prochaine étape, conclut-il, prendra la forme d’objets intégrés dans notre corps. Apple va dans cette direction. » (l’Obs, no 2633, avril 2015, p. 34)

Apple est un géant qui a révolutionné nos vies et qui la conditionne à bien des égards. Avec l’obsolescence programmée de ses différents produits, elle nous tient à sa merci. Nos portefeuilles aussi. Elle impose des conditions draconiennes à ses fournisseurs et à ses partenaires. C’est un véritable rouleau compresseur qui n’hésite pas à se prévaloir de tous les avantages que nos lois et règlements peuvent lui permettre. Bien sûr, Apple est une entreprise qui dit avoir des valeurs, mais celles-ci sont-elles les mêmes que les nôtres?

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