Connaissez-vous Guillaume Rousseau?

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Date: 26 mai 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Guillaume Rousseau est professeur à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke. C’est un individu bardé de diplômes. Titulaire d’une maîtrise en droit comparé avec spécialisation en droit de la personne et diversité culturelle, il possède aussi non pas un, mais trois doctorats de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, de l’Université de Sherbrooke et de l’Université Laval.

Guillaume c’est aussi un chroniqueur à Radio-Canada, un collaborateur de la revue Action nationale de même qu’un militant politique au Parti québécois et au Renouveau sherbrookois. C’est au Renouveau sherbrookois que je l’ai connu. L'État-nationSi je vous parle de lui aujourd’hui dans ce billet, c’est qu’il vient de publier un livre imposant sur l’État-nation et le régionalisme.

Fidèle à ses convictions profondes, le nationaliste en lui cherche à prouver la thèse que l’État-nation est le meilleur outil pour concilier l’unité nationale et la diversité régionale. Il nous présente sa thèse en comparant dans le temps le territoire québécois et celui de la France. Une thèse qui s’inscrit en faux contre celle très répandue de la valorisation d’une identité civique commune, du multiculturalisme et des régions métropolitaines.

Dans son livre, Guillaume Rousseau veut s’inscrire en faux contre l’idée que l’État-nation est une forme politique dépassée qui se traduit par la fermeture sur soi. Pour l’auteur, l’État-nation est non seulement fondé sur une coïncidence entre territoire étatique et espace culturel, mais il est aussi porteur d’une plus grande sécurité en matière de protection des identités culturelles.

Pour Rousseau, le fédéralisme multinational tel que promu par de nombreux intellectuels, dont Alain-G. Gagnon, le politologue prolifique sur ces questions, est plutôt source de la naissance d’une société des identités et ne parvient pas à maintenir le fragile équilibre nécessaire entre unité et diversité. Ce que permet mieux, selon l’auteur, un État-nation unitaire.

Pour nous convaincre de sa thèse, Guillaume Rousseau fait une comparaison très instructive du Québec et de la France en peignant dans une fresque historique dénotant une culture livresque impressionnante les mouvements de décentralisation et de centralisation au gré des grands événements politiques qui ont marqué ces sociétés depuis la Révolution française et la conquête.

Une thèse aussi large peut faire naître de nombreux désaccords et susciter de nombreux débats. Cela est encore plus vrai si l’on croit comme moi que le fédéralisme est le meilleur système politique que l’on puisse imaginer. Néanmoins, la thèse présentée avec beaucoup de convictions, avec des arguments sérieux et avec une logique crédible ne peut qu’amener de l’eau au moulin pour celles et ceux qui croient en l’avenir d’un Québec souverain. Guillaume Rousseau présente un ouvrage sérieux et bien documenté.

On peut se réjouir que des gens aussi talentueux vivent parmi nous et que l’un des nôtres s’illustre et prenne part avec intelligence au débat politique. Je veux donc saluer ce livre qui est une contribution importante à nos débats politiques.

Guillaume Rousseau, L’État-nation face aux régions. Une histoire comparée du Québec et de la France, « Cahier des Amériques », Québec, Septentrion, 2016, 525 p.

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