L’effet Trump et la CAQ

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Date: 15 novembre 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Je n’en crois pas encore mes oreilles. Ai-je bien entendu le bulletin de nouvelles à la radio de Radio-Canada où François Legault, un social-démocrate égaré sur les pentes du néo-libéralisme, vient d’accepter de se comparer à Donald Trump? Que ses adversaires cherchent à le dépeindre comme ce « clown politique américain », je peux à la limite le comprendre, mais que le principal intéressé avalise un tel commentaire d’un adversaire politique et qu’il accepte lui-même la comparaison, c’est vraiment incompréhensible.

François Legault est un homme politique dévoué et sincère dans sa volonté de faire grandir le Québec. francois-legaultPendant un temps, il voyait l’avenir du Québec dans le cadre de son accession à la souveraineté. Aux dires de ses collègues de l’époque, il était même un « souverainiste pressé ». Le temps a passé, les enjeux ont pris une autre configuration et aujourd’hui, François Legault se dit fier d’être canadien et voit le développement du Québec au sein du Canada. Pour moi, c’est une bonne nouvelle puisque moi aussi je vois l’avenir du Québec au sein du Canada.

Je suis d’autant plus à l’aise que François Legault et sa formation politique ont même jugé bon d’inscrire à l’article un de leur programme la volonté de cette formation politique de défendre les intérêts du Québec au sein du Canada. Cela se veut plutôt de bonnes nouvelles pour les fédéralistes, moi je n’ai pas de problème avec l’étiquette d’être un partisan d’un système fédéral comme mode d’organisation politique.

Néanmoins si monsieur François Legault veut devenir pour des gens comme moi un candidat premier ministrable il devra mieux résister à la tentation de sauter dans le premier train venu pour se rendre à une prochaine destination. Emprunter les sentiers de la saveur du mois pour marquer des points dans l’actualité politique et pour se distinguer de ses adversaires n’est pas la meilleure façon d’affirmer ses convictions.

Croire à l’avenir du Québec au sein du Canada, croire au développement économique et au progrès social; défendre les plus faibles par des programmes sociaux adaptés et suffisants pour répondre aux besoins de la population; accueillir de façon généreuse une immigration mieux adaptée aux besoins du Québec et de son économie et favoriser l’éducation comme priorité ce n’est pas un mauvais programme. Au-delà du fond, il y a aussi la manière de dire. Je crois que François Legault y est presque. Il est à portée de main de son projet de devenir notre premier ministre. Pour atteindre son objectif, il devra cependant prendre plus de soin à la manière de faire les choses et à les dire. Chose certaine, ce n’est pas en acceptant les comparaisons avec Trump qu’il me convaincra moi…

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