Mon ami Fidel

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Date: 28 novembre 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Fidel Castro est mort. Un géant du 20e siècle, l’un des derniers, vient de nous quitter. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, nous assistons à une vague de commentaires partagés sur le sens qu’il faut donner à son œuvre politique à Cuba. Le sujet est sensible puisque de nombreux ressortissants cubains qui vivent parmi nous ont subi la dictature du régime. Le président désigné américain, Donald Trump, a célébré le décès de Castro en rappelant son passé de dictateur brutal. Plusieurs Cubains étaient en liesse dans les rues de Miami alors que notre premier ministre, Justin Trudeau, a déploré sa mort, étant en cela fidèle à la politique étrangère canadienne envers Cuba.

Fidel Castro est un géant de l’histoire du 20e siècle.fidel-castro Il est un enfant de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS aujourd’hui dissoute. Il a délivré son peuple d’un dictateur, Joseph Baptista, qui était à la solde de la mafia américaine, somme toute, Castro a mis fin à la fête américaine. Après sa prise de pouvoir, Cuba n’a plus jamais été le bordel et la salle de jeux de l’Amérique.

Fidel Castro a redistribué les terres aux paysans cubains, alphabétisé la population et donné accès à d’excellents services de santé. Mais le régime communiste de Castro n’a pas fait de miracles sur le plan économique. Cuba est demeuré un pays pauvre. Les bouleversements et les renversements d’alliances à l’échelle de la planète ont largement affecté le développement économique de Cuba notamment lors de la chute de l’URSS. L’embargo américain, que le président sortant Obama a levé, a fait beaucoup pour maintenir Cuba dans une économie exsangue et incapable de bien faire vivre le peuple cubain.

Le maintien du régime Castro s’est fait aussi au prix d’une restriction des libertés fondamentales et de l’emprisonnement des dissidents. Dans le pays de Castro, les opinions divergentes, les homosexuelles n’étaient pas les bienvenues. Cela aussi fait partie du bilan de Fidel Castro.

Espérons que la mort de Fidel Castro permettra aux historiens de tracer un portrait juste de son œuvre politique qui ne sera ni noir ni blanc. La vérité loge plutôt à l’enseigne d’une palette de teintes de gris. Fidel Castro passera à l’histoire comme l’homme qui s’est levé contre l’impérialisme américain et qui lui a résisté pour délivrer son peuple des griffes tentaculaires de la mafia américaine. Cela est trop souvent passé sous silence. Il aura cependant échoué à faire pleinement confiance aux forces vives de son peuple et surtout à la jeunesse cubaine qui étouffait et étouffe toujours sous le régime castriste.

Pour nous au Québec, souvent appelé le Cuba du Nord par les Américains, la mort de Fidel Castro marque le départ d’un personnage politique fort aux multiples contrastes. Un dictateur aussi, mais un dictateur qui ne s’est jamais servi de son pouvoir pour s’enrichir personnellement, mais plutôt pour chercher à libérer le peuple cubain. Fidel Castro est resté fidèle à ses convictions envers et contre tous. Nous nous rappellerons de lui comme d’un ami du Canada et du Québec. La chanson de Robert Charlebois qui le nomme mon ami Fidel restera gravée dans nos mémoires à jamais. Repose en paix notre ami Fidel…

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