La figure mythique des Kennedy dans l’opinion publique

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Date: 6 novembre 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Ces dernières décennies, la politique américaine a donné lieu à des dynasties qui se sont disputé le pouvoir à la présidence américaine. Il y a eu les Bush pour les républicains et les Clinton pour les démocrates. Néanmoins, jamais un nom n’aura eu plus grande capacité mythique que celle de Kennedy.

La semaine dernière, on a rappelé ce nom dans la sphère publique américaine lorsque le président Trump a autorisé la publication de plusieurs documents demeurés secrets jusqu’à maintenant en lien avec l’assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy. Figure de proue de la modernisation politique américaine, John F. Kennedy continue de hanter le discours public américain. Le mystère de son assassinat demeure entier malgré les enquêtes de la Commission Warren. Plusieurs versions de complot circulent quant à cette mort dans l’opinion publique mondiale. Non seulement les gens s’interrogent toujours sur qui a vraiment tué Kennedy, mais en plus on relie dans certaines explications l’assassinat de son frère, le sénateur démocrate de New York et candidat à la présidence en 1968, Robert Francis Kennedy.

Des séries télévisées, des films et des romans explorent cet univers. On peut rappeler le roman et la série télévisée inspirée de Stephen King intitulés 22/11/1962 ou encore le film JFK d’Oliver Stone. Un tout nouveau roman vient d’être publié par Marc Dugain chez Gallimard, Ils vont tuer Robert Kennedy. Dans ce roman, Dugain utilise la documentation amassée pour son précédent roman sur Edgar Hoover et nous propose une double fiction où un professeur universitaire canadien de Vancouver cherche à élucider le meurtre de ses parents qu’il relie aux meurtres des frères Kennedy. Une approche passionnante, mais surtout une mine de renseignements plausibles sur les affaires des assassinats des frères Kennedy.

Dans une entrevue dans le journal Le Monde, Marc Dugain explique que ce qui l’intéresse c’est le rapport de la politique au mensonge : « Pendant des années, explique Marc Dugain, grâce à diverses sources dans le milieu du renseignement ou auprès d’universitaires, je n’ai pas cessé d’amasser des informations me permettant une mise à jour permanente sur les assassinats de John et Robert Kennedy. La thèse du complot nous ramène à la politique américaine contemporaine et à son rapport au mensonge. Quand on nous explique que l’on va en Irak pour y déterrer des armes de destruction massive alors qu’il s’agit en réalité de mettre les chiites au pouvoir, ce n’est pas exactement la même chose. On retrouve toujours, nichés au cœur de l’administration américaine, des conservateurs racistes. Le slogan Make America Great Again sous-entend de refaire une Amérique qui soit blanche. Si les États-Unis ne demeuraient pas la première puissance mondiale, je n’aurais au fond rien à faire de ce recours permanent au mensonge. Mais c’est d’autant plus grave qu’on nous explique en permanence que nous sommes alliés avec les Américains, alors que ces derniers nous regardent comme leurs vassaux. »

À l’époque de Trump, ces questionnements ne peuvent mieux tomber.

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