Luc Lavoie sous un jour plus sympathique?

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Date: 23 février 2018
Auteur: Daniel Nadeau

Je ne sais pas si vous avez pris le temps de lire le livre du commentateur et ex-journaliste Luc Lavoie intitulé : En première ligne. Le parcours atypique d’un communicateur publié aux Éditions de l’homme, mais cela vaut le détour. Celles et ceux qui suivent l’information politique sur les ondes du réseau TVA ont des chances de croiser ce commentateur au langage franc, direct et aux idées arrêtées.

Avec Luc Lavoie, le monde qu’il commente est simple. Il voue son mépris pour les souverainistes et les syndicats. Avec lui, tout ce qui n’est pas sous le joug de la toute-puissance de l’entreprise privée devient une « patente à gosses ». Il n’a que du mépris pour la « gogauche ». Bref, il donne un bon spectacle d’homme de droite fini sur les ondes de TVA durant les bulletins de nouvelles, à l’émission Mario Dumont le matin et surtout à La joute avec le journaliste Paul Larocque et ses amis Bernard Drainville et Caroline St-Hilaire. Malgré sa posture d’homme de droite bien campé et friand de choses militaires, Luc Lavoie réussit néanmoins, servi par une intéressante expérience, à faire comprendre de nombreux enjeux complexes liés à la politique et aux affaires internationales.

Ce qui a de plus intéressant du parcours de Luc Lavoie c’est qu’il est passé de journaliste à membre du personnel politique rapproché de ministres conservateurs et du premier ministre Mulroney. Il a traversé le miroir comme on le dit dans mon milieu de relations publiques. Luc Lavoie raconte; « … je commençais à me remettre en question sur le plan professionnel. J’aimais encore beaucoup mon métier, la question n’était pas là… à l’époque dont je parle, TVA était encore loin d’être l’organisation de nouvelles sérieuse qu’elle est devenue par la suite. » Puis, il a reçu un appel de Paul Curley lui offrant un emploi dans l’organisation électorale de la Big Blue Machine. Paul Curley « m’explique que si j’accepte, je serai nommé directeur des communications et qu’on me confiera plus de responsabilités, de sorte que mon salaire sera plus élevé que celui d’un attaché de presse. Je n’ai pas réfléchi plus longtemps; j’ai dit OK. » (Luc Lavoie [en collaboration avec Serge Rivest], En première ligne. Le parcours atypique d’un communicateur, Montréal, Éditions de l’homme, 2018, p.79-80).

Luc Lavoie venait de faire son entrée en politique chez les conservateurs de Brian Mulroney. Commençant son apprentissage avec l’ancien ministre Marcel Masse, il fut conduit par la suite à collaborer avec Lucien Bouchard, au cabinet du premier ministre Mulroney où il a participé de près à des événements qui auront marqué nos consciences. L’échec de l’accord du lac Meech, la fondation du Bloc québécois par Lucien Bouchard, la campagne électorale fédérale de 1988 et tutti quanti. Le parcours professionnel de Luc Lavoie fut grandement marqué par de fortes personnalités comme celles de Lucien Bouchard et Brian Mulroney.

De retour dans le monde du privé, il fut associé à deux autres géants Luc Beauregard fondateur du groupe National et Pierre Karl Péladeau, le PDG bien connu de Québecor. Ce périple dans le privé chez National a permis à Luc Lavoie d’être associé à de grands dossiers internationaux comme celui de Bre-X. Bref, Luc Lavoie a connu un destin professionnel singulier.

La jaquette du livre résume bien l’intérêt de son livre : « Au cours des quarante dernières années, Luc Lavoie a été au cœur de nombreux événements d’envergure nationale et internationale. De Nelson Mandela à François Mitterrand en passant par Margaret Thatcher et Mikhaïl Gorbatchev, sa route a croisé celle de nombreux personnages historiques.

Proche à la fois de Brian Mulroney et de Lucien Bouchard, il a vécu de très près l’échec de l’Accord du lac Meech et la rupture douloureuse entre les deux hommes. Alors qu’il était gestionnaire de crise, il a été mêlé à l’affaire Airbus, au scandale Bre-X dans la jungle indonésienne et à l’enlèvement de travailleurs canadiens en Équateur. À titre de vice-président exécutif de Québecor, il a collaboré étroitement avec Pierre Karl Péladeau et contribué à la mutation d’une entreprise traditionnelle en géante des télécommunications.

Comme journaliste et commentateur, enfin, il a couvert de nombreuses soirées électorales québécoises, canadiennes et américaines. Dans le style direct qui est le sien, il raconte ici un parcours tout sauf banal et se rappelle les épisodes marquants d’une carrière exceptionnellement riche et diversifiée. »

Bref, lire ce livre permet de passer un bon moment et nous rend un peu plus sympathiques le personnage carré que représente Luc Lavoie au grand écran sur les ondes de TVA.

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