Transparence en temps de crise

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Date: 30 mars 2020
Auteur: Daniel Nadeau

La plus grande difficulté que nous vivons en cette période de pandémie, c’est bien le congé que nous devons donner à notre esprit critique. Dans un temps de crise, les gouvernements qui sont dépositaires du pouvoir ont plus raison qu’à l’habitude. Il est mal vu de critiquer le pouvoir au risque de passer pour un mauvais coucheur.

Dire cela n’est pas affirmer que le gouvernement Legault ne fait pas un travail admirable avec son principal porte-parole, le premier ministre lui-même, François Legault. Au contraire, François Legault fait un travail colossal. Il réussit à rassurer tout en donnant l’heure juste. Jamais dans l’histoire récente, un gouvernement du Québec aura été aussi transparent.

Ce qui ne signifie pas pour autant que toutes les actions posées sont judicieuses et que nous devons lui donner le Bon Dieu en confession. Néanmoins, en ce temps trouble, nous devons mettre notre esprit critique au garde-robe et reporter nos questionnements et nos doutes sur l’une ou l’autre des décisions prises par ce gouvernement.

Par exemple, le gouvernement Legault a choisi de taire les scénarios qu’il a en main qui lui prédit le nombre probable de victimes du coronavirus. Sur cette question, on ne peut qu’être en accord avec la décision de François Legault. Quel serait l’avantage de connaître qu’un scénario envisage 1000 ou 10 000 décès selon qu’il est optimiste ou pessimiste ? Cela ne ferait qu’exagérer les sentiments anxiogènes présents dans la société et auprès de la population.

De nombreux autres angles de cette crise sans précédent pourraient faire l’objet de questionnements. Pourtant, l’heure est à se solidariser derrière le gouvernement et les autorités de la santé publique en espérant que ces autorités sont aussi soucieuses que nous des grands principes qui fondent notre vouloir vivre-ensemble, comme les libertés individuelles par exemple.

Il sera toujours temps de poser des questions et de critiquer la gestion de crise au lendemain de cette pandémie. Ce qui devrait nous inquiéter, c’est qu’au lendemain de cette pandémie, la part du monde que nous connaissons et qui nous est familier sera-t-elle encore d’actualité ? En quoi cette crise changera-t-elle la face du monde ? Des questions importantes qui nécessiteront un dialogue démocratique. On verra cela en temps et lieu…

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